jeudi 31 janvier 2013

La coordination nationale va radicaliser ses actions!!!


Législation. Ondes électromagnétiques : ainsi soit WiFi ?

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Antnne-relais Photo DR
Fini le principe de précaution voulu par les associations écologistes pour protéger les personnes électrohypersensibles, et promis par François Hollande lors de la campagne électorale de l'élection présidentielle. La proposition de loi relative à "l'application du principe de précaution aux ondes électromagnétiques", déposée parLaurence Abeille, députée EELV, dans le cadre d'une niche parlementaire, vient bien en examen à l'Assemble nationale aujourd'hui. Mais son contenu, déjà raboté par rapport aux propositions initiales de la société civile, a littéralement été expurgépar la Commission des affaires Economiques de l'Assemblée nationale le 23 janvier dernier de tout ce qui aurait pu fâcher les opérateurs. Pas contents, les écolos...
Le "principe de précaution" ôté du titre... et du contenu
ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesLa Commission des affaires économiques a commencé par changer le titre de la proposition de loi, en enlevant les termes "principe de précaution". Ambiance.  La proposition pragmatique, venue de Corinne Lepage, qui consiste à rendre l'oreillette obligatoire disparaît, comme l'interdiction d'utilisation pour les enfants afin d'assurer leur protection sanitaire. L'idée de proscrire le WiFi des crèches et de le limiter dans les établissements scolaires a aussi été supprimée, pour ne pas nuire à "l'école numérique". "Rien à voir : on peut pourtant aussi se connecter par câble !", attaque Stéphane Sanchez, le représentant national de la Coordination Nationale des Collectifs Stop-Antennes.
Une loi "déshumanisée" et  vidée de sa substance
ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesDepuis huit jours, le Bordelais qui a travaillé à l'élaboration de cette proposition de loi avec la députée écologiste européenne Michèle Rivasi,n'en dort plus et bombarde de mails élus et militants écologistes. Il se dit profondément déçu et inquiet. Tout ce qui concerne la reconnaissance de l'électrohypersensibilité  (EHS) a, selon lui, été mis de côté : "Le coeur de la loi est atteint, qui avait pour objectif de protéger des êtres humains en situation de souffrance".
Balayée, "la reconnaissance de l'EHS comme handicap environnemental." Disparu, "le principe de création de quelques zones blanches réparties sur le territoire, afin que les EHS puissent disposer, un peu partout en France de bâtiments, en dehors des villes ou des villages, sur des terrains restreints, sans aucun champ électromagnétique artificiel". Quant à la "mise en place de mesures facilitant la vie des EHS souhaitant rester en zone urbaine", il n'en reste plus rien.
L'enjeu économique du déploiement de la 4G derrière cette sévère révision ?
ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesSur le pont dès hier, la ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin a mis en garde contre des "peurs irrationnelles" liées aux ondes radioélectriques, dont "la dangerosité n'est pas scientifiquement étayée", selon elle. Elle s'est livrée devant la presse à des relevés de mesures des ondes, mercredi 30 janvier, dans le 12e arrondissement de Paris. Selon l'AFP, Fleur Pellerin a insisté sur l'importance de "réduire la fracture numérique" en permettant le déploiement du réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G). Cela représente "un investissement de 3 milliards [d'euros] sur les cinq prochaines années et des dizaines de milliers d'emplois", affirme la ministre.  La réaction de Michèle Rivasi ne s'est pas faite attendre. L'eurodéputée écologiste s'est déclarée "offusquée" et s'est insurgée hier sur France Inter qu'on "met(te) toujours le développement économique avant la santé des gens". 
"La souffrance des électrosensibles peut bien attendre !"
Pour Stéphane Sanchez, "Il n'a jamais été question d'empêcher la téléphonie mobile ou la 4 G, mais de couvrir certaines zones du territoire avec la fibre optique au lieu du WiFi". "Plus coûteux, concède-t-il, mais possible". "En réalité, souligne-t-il, les dispositions législatives que nous demandons, correspondraient à la simple application des recommandations de l'Europe". Le Conseil de l'Europe (résolution 1815) incite en effet les Etats membres à "porter une attention particulière aux personnes "électrosensibles", atteintes du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques et à prendre des mesures spécifiques pour les protéger".  Basique observation du respect des droits élémentaires de l'homme, comme la liberté d'aller et de venir, de vivre dans un logement respectueux de la santé... "Ce qui me met vraiment en colère, c'est que le message envoyé par les députés qui ont ratiboisé le texte de loi, revient à dire à des personnes qui souffrent que leur souffrance peut bien attendre!", souffle-t-il, avec amertume.
Qu'est-ce qui reste alors  des intentions initiales de la loi ?
manif ondes54.jpgStéphane Sanchez (ci-contre, lors d'une action contre des antennes-relais à Talence en Gironde)  a appris à positiver.  Pour lui,deux points  échappent au naufrage. D'abord, la notion de protection des lieux publics (comme les écoles) demeure, avecl'obligation pour les opérateurs d'obtenir l'autorisation des propriétaires pour toute implantation d'antenne-relais. Les maires qui s'étaient vu récemment refuser par le Conseil d'Etat le droit d'interdire, par arrêté municipal, l'implantation d'antennes-relais à proximité d'écoles, comme Alain Juppé à Bordeaux, retrouveraient leur droit à la parole. C'est quand même bien, non ? "Pas tant que ça", modère Stéphane Sanchez. "Ce n'est pas un progrès, mais juste un retour en arrière..."
Le deuxième acquis imparable selon lui, c'est qu'après le 31 janvier, il y aura désormais une loi. "Même vide, une loi encadre, on peut ensuite la "remplir", l'amender.... En l'occurrence, précise-t-il, "la loi examinée aujourd'hui a quand même le mérite de faire sauter le décret d'application ministériel de 2002, qui réglementait jusqu'à présent l'implantation d'antennes-relais en permettant une puissance d'émission des champs électromagnétiques à 61V/m, alors que le Conseil de l'Europe demande 0,6 V/m". Ce seuil de 0,6 V/m a déjà adopté par la ville de Salzbourg en Autriche, au nom du principe de précaution. La capitale politique de l'Europe, Bruxelles la belge, est à 9 V/m, sans être revenue à l'âge de pierre pour autant...
Mais pourquoi ce savant torpillage ?
ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiques"J'avoue avoir du mal à comprendre", s'agace encore le militant. "La Commission des affaires économiques indique ne rien vouloir faire jusqu'en 2016", date à laquelle seront rendus les résultats d'une nième étude, celle du professeur Choudat, sur la réalité (ou non) de l'hyperélectrosensibilité, comme un syndrome physique d'intolérance aux ondes. "Pour moi, prévient-il, cette étude est déjà entachée dès le départ : pour ceux qui la conduisent, l'EHS serait une pathologie mentale..."
On s'en doute, depuis une semaine, le petit monde des écolos et des "anti-ondes" ne cesse de bruire de rumeurs en tous genres : "Il se dit aussi que la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, voudrait produire elle-même sa propre loi sur les champs électromagnétiques, pour réglementer les seuils d'exposition, après le mois de juin 2013 et la remise d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'Anses..." soupire le militant, qui refuse pourtant de croire à un possible règlement de compte entre socialistes et écolos.
"Les champs électromagnétiques de radiofréquence, ont été classés en mai 2011 dans la catagorie "peut-être cancérogènes pour l'homme", par le Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS", rappelle Stéphane Sanchez. "Ca, c'est un fait. Alors, pourquoi attendre encore ?"

mercredi 30 janvier 2013

Retours d'actions de la Coordination Nationale Pays de la Loire




La Coordination Nationale des Collectifs et les collectifs locaux ont organisé depuis le mois de septembre 2012 nombre d'actions de lobby citoyen auprès des parlementaires et tout azimut, pour exiger une loi sur les champs électromagnétiques.

Les revendications que nous avons exposé aux Député(e)s sont : 

L'application du principe de précaution, conformément à la résolution 1815 du conseil de l'Europe. http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta11/FRES1815.htm

Le 0.6 V/m de suite, et le 0.2V/m à moyen terme pour prévenir du danger de cancer ,conformément au rapport de l'OMS du 31 mai 2011 qui classe les ondes comme peut être cancérogènes. http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2011/pdfs/pr208_F.pdf

La reconnaissance du handicap environnemental des personnes électrohypersensibles EHS,  sur la base du rapport indépendant bio initiative  2012. http://www.bioinitiative.org/

La création des zones blanches en urgence, dans les lieux publics, les transports, comme pour le tabac, mais la on éteint son téléphone.

Avis aux opérateurs, aux Député(e)s élué(e)s au suffrage universel direct et au Président de la République François Hollande !!!

Nous voulons une loi à la place du décret de 2002 de l'ancien Ministre Lionel Jospin qui réglemente le marché des opérateurs. Un décret n'est pas démocratique et celui la est aujourd'hui obsolète!!! 

Sinon, vous risquez d'être amenés à rendre des comptes à la justice. Vous ne pourrez dire que vous n'aviez pas été interpellés sur ce sujet et nous vous en tiendrons responsables aux yeux de tous!!!!

Pour M. Arnaud Montbourg Ministre du Redressement Productif, vous pouvez créer des emplois par exemple en installant uniquement de la fibre optique pour le numérique. Internet oui mais avec du filaire !!!

Retour du Pays de la Loire du lobby citoyen, Michel Faucheux, Pamela Vertou et un représentant des collectifs par département : 

Le 17 décembre 2012 rencontre avec Sophie ERRANTE ( PS ) députée 10ème circonscription, le 11 janvier 2013 rencontre avec François De RUGY EELV  député 1ère circonscription, le 21 janvier 2013 rencontre avec Dominique RAIMBOURG  (PS ) député 4ème et Michel MENARD député 5ème (PS), le 23 janvier 2013 rencontre avec Ronan DANTEC sénateur, le 24 janvier 2013 rencontre Jean Pierre FOUGERAT député (PS) 3ème circonscription, le 31 janvier 2013 rencontre avec Marie Odile BOUILLE député (PS) 8ème circonscription, attente de rendez vous avec Monique RABIN (PS) 9ème circonscription


jeudi 24 janvier 2013

Ecrivez à tous les Député(e)s avant le 31 janvier 2013





La Coordination Nationale des Collectifs interpelle la commission des affaires économiques de l’environnement et du territoire.

Mesdames et Messieurs élu(e)s du peuple,

Vous Député(e)s de la République qui avez totalement vidé la Proposition de Projet de Loi  sur la réglementation des champs électromagnétiques, nous vous demandons de vous justifier et dire pourquoi vous sacrifiez la santé publique au bénéfice des multinationales des opérateurs ?

Vous risquez de rendre des comptes devant les juridictions compétentes et nous vous en tiendrons responsables !!!

Les personnes EHS souffrent et ne peuvent pas attendre une étude entachée de controverse qui finie en 2016 !!! C’est à l’Etat de prendre ses responsabilités face au rapport L’OMS du 31 mai 2011 et aux préconisations 1815 du Conseil de l’Europe.

Les zones blanches ne veulent pas dire fracture numérique ou plus de téléphone, mais des zones préservées des champs électromagnétiques. La fracture numérique doit être résolue en installant de la fibre optique et non par des antennes.
Il faut prévoir en URGENCE des espaces sans onde comme pour le tabac, dans les lieux publics, les transports en commun…, cela ne coûtent pas d’argent c’est juste une volonté politique !!!

D'autre part, nous vous rappelons que depuis des années les citoyens interpellent les Gouvernements pour l'enfouissement des lignes THT à cause du dangers des champs électromagnétiques qu'elles génèrent.

Enfin, vous n’avez pas de conscience pour retirer du titre de cette PPL : « Principe de Précaution » de la loi Barnier.

Ce principe s’applique à la santé environnementale. Nous vous rappelons Mesdames et Messieurs les Député(e)s que le Principe de Précaution est écrit dans la Constitution Française !!!


Compte rendu de la commission des affaires économiques du mercredi 23 janvier 2013, Séance de 10 heures


Compte rendu n° 43

Présidence de M. François Brottes Président


La commission a examiné la proposition de loi relative à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques (n° 531) (Mme Laurence Abeille, rapporteure).
M. le président François Brottes. Avant d’en venir à l’examen de la présente proposition de loi, exercice toujours délicat puisque, par définition, il oblige la représentation nationale à compter sur ses propres forces, je voudrais souligner que ce sujet qui, d’ordinaire, déchaîne les passions a fait par ailleurs l’objet de travaux, en particulier de la part du comité opérationnel (COMOP) que j’ai eu l’honneur de présider et qui, dans le cadre du Grenelle des ondes, a été chargé de préparer l’abaissement de puissance des antennes relais de la téléphonie mobile. Devant l’incapacité des différents partenaires à s’accorder et même à simplement s’écouter, j’ai dû suspendre ma participation mais ces travaux se poursuivent, sans toutefois que notre Commission en ait jamais été informée – et c’est pourquoi je tiens à en faire état aujourd’hui.
Il s’agissait, d’abord, d’observer les puissances d’émission, variables d’un lieu à l’autre. Pour cela, nous avions sélectionné une vingtaine de villes et de quartiers afin de procéder à des mesures. Un protocole a été arrêté à l’unanimité en vue de déterminer où ces mesures seraient faites, selon quelles méthodes et avec quels moyens, et sous le contrôle de qui. Cela nous a pris près d’un an mais ce préalable était nécessaire. Le précédent gouvernement nous a d’ailleurs laissés travailler en toute indépendance et nous disposions d’un budget d’un million d’euros. Une fois les mesures faites, personne ne les a contestées ; 90 % d’entre elles montraient que les populations étaient exposées à un champ électrique inférieur à 1,5 volt par mètre, soit très en deçà de la norme, et même souvent inférieur à 0,6 volt par mètre. Nous avons toutefois relevé quelques « points atypiques », où l’on atteignait entre 15 et 20 volts par mètre – ce qui reste en dessous de la norme. Il peut arriver en effet que deux faisceaux d’antennes convergent en un même lieu. Nous avons donc étudié les moyens de les neutraliser.
Nous avons ensuite élaboré, avec différents centres de recherche, des outils de simulation, ce qui permet aujourd’hui de modéliser un quartier en trois dimensions et de préfigurer avec une bonne précision l’impact des faisceaux sur l’ensemble des zones mesurées. Les outils correspondants ont été progressivement affinés, certes de façon empirique mais, de ce fait, la France est maintenant le seul pays à disposer de tels moyens d’analyse. Il serait regrettable de se priver d’en user.
Puis, dans une deuxième phase d’expérimentation – après mon départ –, on a étudié si une réduction de la puissance d’émission amoindrissait ou non la qualité de service. Nos concitoyens attendent en effet un minimum à cet égard, aussi bien pour la téléphonie que pour la circulation des données. Les mesures ont montré que la qualité de la réception n’était que faiblement altérée à l’extérieur des bâtiments mais se trouvait dégradée, dans une proportion de l’ordre de 30 %, à l’intérieur de ceux-ci.
L’antenne et le récepteur mobile forment un couple indissociable. Nous pouvons maintenant affirmer avec certitude que l’abus du téléphone cellulaire, surtout sans oreillette, est nocif, particulièrement pour les plus jeunes, et que son emploi dans de mauvaises conditions de réception, par exemple dans le train, l’est également. En effet, plus l’antenne relais se trouve difficile à atteindre, ne serait-ce qu’en raison de son éloignement, plus le récepteur consacre d’énergie à la chercher.
Les scientifiques débattent aujourd’hui de la nocivité de l’antenne relais en soi, mais rien n’est encore avéré. On sait toutefois que plus les antennes sont puissantes et éloignées, plus le mobile est sollicité et donc dangereux. Une solution consisterait à installer davantage d’antennes moins puissantes plutôt que moins d’antennes plus puissantes. On entre alors dans un débat sur la capacité de nos concitoyens à accepter un plus grand nombre de ces installations dans leur environnement, le maillage de la téléphonie mobile fonctionnant selon un modèle en alvéoles, comparable à la structure du nid d’abeilles.
Ces éléments de problématique sont unanimement acceptés pour certains, contestés pour d’autres. Pour ma part, je me suis rallié aux conclusions du rapport de l’ancienne Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (AFSSET) publié en 2009 et qui militait pour un usage aussi sobre que possible des puissances d’émission comme de réception, étant entendu qu’il convient de privilégier chaque fois que c’est possible d’autres techniques que les ondes électromagnétiques.
Mme Laurence Abeille, rapporteure. C'est avec beaucoup d'espoir que je vous présente cette proposition de loi du groupe écologiste.
Dès le début de mon mandat, j’ai approfondi les questions soulevées par l’utilisation des ondes électromagnétiques. Pour l’élaboration de la présente proposition de loi et la préparation de son examen, j’ai procédé avec nos collègues Suzanne Tallard, rapporteure pour avis, et François Pupponi à de nombreuses auditions, d’associations, d’élus locaux, d’opérateurs de téléphonie mobile, d’équipementiers, d’agences de l'État telles que l’Agence nationale des fréquences (ANFR), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), l’Institut de veille sanitaire (InVS), l’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), les administrations centrales et, hier encore, de la ministre belge de l'environnement…
L'attente de la population est forte car l'inquiétude est profonde. Il n’est guère de Français qui ne vivent tout près de l’une des 100 000 antennes relais que compte ce pays ; tout le monde, ou presque, utilise la technologie wifi et possède un téléphone portable. Le sujet concerne donc l’ensemble de nos concitoyens.
Si les ondes artificielles sont émises, depuis des dizaines d'années, par la radio et par la télévision, l'essor des télécommunications depuis les années 2000 amène à reconsidérer le sujet. Ce bain d'ondes électromagnétiques dans lequel nous vivons se densifie, le spectre électromagnétique artificiel s’élargit et se remplit : une accumulation qui, inévitablement, inquiète.
Une des plus fortes incitations à agir vient de la classification, par l'OMS, de l'ensemble des ondes électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes. Le législateur doit entendre ces alertes et reconnaître les risques, pour la santé publique, d'une exposition continue aux ondes. C'est pourquoi la présente proposition de loi vise à appliquer en la matière le principe de précaution.
Bien des arguments hostiles lui ont été opposés.
Certains considèrent qu'il n'y a pas de risque pour la santé et vont même jusqu'à nier qu'on puisse douter de l'innocuité des ondes. Si les risques ne sont pas encore clairement établis, convenons au moins que les doutes existent, y compris pour des expositions à de faibles niveaux. C'est bien pourquoi nous proposons d'inscrire dans la loi un principe de sobriété applicable aux émissions d'ondes électromagnétiques.
Nous savons déjà que celles-ci sont dangereuses à des niveaux élevés d’émission. C’est pourquoi le décret de 2002 fixe des niveaux d'exposition maxima entre 41 et 61 volts par mètre, qui protègent des effets dits thermiques, c'est-à-dire des échauffements. Mais des doutes existent – pour ma part des certitudes – quant aux effets sur la santé d'une exposition permanente aux ondes électromagnétiques à des niveaux beaucoup plus faibles que 41 volts par mètre.
On dit aussi que le calendrier d'examen de la proposition de loi ne serait pas opportun. L'ANSES doit en effet rendre un nouvel avis en juin prochain. Mais notre texte intègre les travaux menés dans le cadre du Grenelle des ondes et dont les premières conclusions ont été présentées par l'ANFR. Dans son rapport de juin 2009, l'ANSES recommandait « de rechercher les quelques points du territoire où les niveaux d'ondes de radiofréquences sont nettement plus élevés que la moyenne, de les cartographier et de proposer une procédure pour réduire les niveaux ». « Cette démarche, ajoutait-elle, s'inscrit dans une logique environnementale où, dès lors qu'une exposition peut être réduite, elle doit être envisagée. ». Pourquoi donc attendre l'actualisation de ce rapport, prévue pour 2013 ? Des scientifiques, des associations et des élus se sont engagés sur ce sujet depuis plusieurs années. Il me paraît donc superflu de différer encore de premières mesures de protection.
Enfin, à défaut de se soucier de la santé des citoyens, certains se soucient de celle des opérateurs de téléphonie mobile. Mais notre proposition de loi est suffisamment équilibrée pour ne pas remettre en cause leur équilibre économique. Si les opérateurs traversent actuellement une passe difficile, il faut en tenir compte sans pour autant nous interdire d'agir pour protéger la santé de nos concitoyens.
Le texte qui vous est soumis traite principalement de la question des radiofréquences, même si l'inquiétude porte sur l'ensemble du spectre électromagnétique.
En voici les principales dispositions.
En premier lieu, elle demande, avant tout lancement d'une nouvelle application technologique, une étude d'impact sanitaire et environnemental. On installe aujourd’hui la 4G sans savoir, faute d’étude préalable, si elle comporte des risques. Je relève qu’avant toute mise sur le marché d'un médicament, on procède à de nombreuses études. Il convient de prévoir un processus analogue pour les applications émettant des ondes électromagnétiques.
En deuxième lieu, la proposition de loi traite de la question du wifi, source d'émissions électromagnétiques en plein essor depuis quelques années. Des solutions simples peuvent être trouvées pour limiter l’exposition des populations, comme la modulation de la portée du wifi et la possibilité de le désactiver simplement.
En troisième lieu, le texte propose de privilégier les connexions filaires dans les établissements scolaires et d'interdire le wifi dans les structures d'accueil de la petite enfance. Il me paraît en effet essentiel de protéger les enfants, particulièrement vulnérables, des risques potentiels liés aux ondes. Le développement numérique dans les écoles doit passer par des liaisons filaires. Et je ne vois vraiment pas l'intérêt de connexions wifi dans les crèches...
En quatrième lieu, la proposition aborde l'intolérance aux ondes électromagnétiques dont souffrent les personnes qualifiées d'électro-hypersensibles. Cette nouvelle pathologie pourrait constituer un important problème de santé publique au fur et à mesure que se développeront les technologies sans fil.
En cinquième lieu, le texte rend obligatoire la délivrance d'un permis de construire pour l'implantation d'une antenne relais. Tous les élus locaux connaissent les problèmes qui en découlent. Notre objectif n'est pas de contraindre les opérateurs mais de rendre les implantations et les informations techniques qui les concernent plus transparentes, comme d’instaurer davantage de concertation avec les élus et avec la population.
En sixième lieu, si la détermination des niveaux de seuil d'exposition relève bien du pouvoir règlementaire, il revient à la loi, et c’est le point central de notre proposition, d’exiger l'application du principe low as reasonably achievable (ALARA) – en français, « une exposition aussi basse que raisonnablement possible. » En effet, le décret de 2002, qui fixe des seuils à 41, 58 et 61 volts par mètre, est devenu obsolète, comme le démontre le recensement par l’ANFR de tous les points dits « atypiques », à plus de 6 volts par mètre. Il convient désormais de lancer un plan d'abaissement des seuils d'exposition fondé sur les expérimentations déjà réalisées à 0,6 volts par mètre.
En septième lieu, alors que la communauté scientifique est désormais unanime pour reconnaître la dangerosité d'une utilisation immodérée du téléphone portable, une campagne de prévention doit être menée par l'INPES. Je suis également convaincue de la nécessité d'un encadrement plus strict de la publicité. C'est pourquoi j'ai pris connaissance avec satisfaction des amendements déposés à ce sujet, qui rejoignent l’esprit des miens.
Enfin, notre texte propose l’établissement d’un rapport sur la mutualisation des antennes relais et la création d'un réseau national de téléphonie mobile. Un réseau unique présenterait en effet l'avantage de la cohérence, à l'image de ce qui existe déjà pour le rail et pour l'électricité. À l'aube du déploiement de la 4G, il ne semble pas pertinent que les quatre opérateurs déploient quatre réseaux similaires.
Je vous invite donc à adopter cette proposition.
M. le président François Brottes. Nos travaux législatifs se tenant à huis clos, je serais reconnaissant à nos collègues, et à tous ceux qui assistent aux réunions des commissions parlementaires, de ne pas communiquer avec l’extérieur pendant leur déroulement, notamment en « twittant ».
Mme Suzanne Tallard, rapporteure pour avis de la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. J'ai procédé, depuis le 18 décembre dernier et malgré une période peu propice, à de nombreuses auditions, dont certaines en commun avec Mme Laurence Abeille, votre rapporteure. Puis la Commission du développement durable a émis, le 15 janvier dernier, un avis favorable à l'adoption de la présente proposition de loi, sous réserve des amendements que je vais vous présenter.
Le texte vise à appliquer le principe de précaution défini par la Charte de l'environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques. Je dois avouer que je suis quelque peu partagée : si, d'un côté, je suis persuadée qu’une forme de prudence s’impose à l’égard des nouvelles technologies, singulièrement en cas d’usage massif et évolutif, d'un autre côté, je suis convaincue qu'il n’appartient ni au Parlement ni au Gouvernement d'imposer une vision idéologique de la réalité scientifique. Devant un sujet aussi complexe, il serait facile de passer d’un extrême à l’autre.
Il faut néanmoins reconnaître à la proposition du groupe écologiste le mérite d’ouvrir un débat qui aurait déjà dû l'être lors des précédentes législatures. Nous devons en effet toujours favoriser l'initiative et la discussion.
Mais il faut aussi admettre que cette discussion n’intervient pas au meilleur moment. En effet, l'ANSES achève actuellement un rapport sur les effets sanitaires de la téléphonie mobile qu'elle rendra public dans quelques mois. Une étude médicale d'envergure est en cours à l'hôpital Cochin pour mieux caractériser l'électro-hypersensibilité. Je n’adresse toutefois aucun reproche au groupe écologiste, contraint par les créneaux qui lui sont accordés.
La proposition de loi contient des dispositions que la Commission du développement durable a endossées, d'autres qu'elle recommande d'exclure du texte, d'autres enfin sur lesquelles elle a préféré s'en remettre à la compétence de votre Commission. Il en va notamment ainsi de l'étude d'impact sur les nouvelles technologies et de l'article relatif au code de l'urbanisme.
La Commission du développement durable souscrit à l'idée d'offrir aux utilisateurs des modems et autres boîtiers multiservices la possibilité de moduler la puissance des ondes émises, voire de les couper. J'ai appris que ces boîtes consomment 5 térawattheures par an en France, soit 1 % de notre production électrique ! Nous souhaitons aussi le renforcement de l'information du consommateur, le développement de la pédagogie au bénéfice des bonnes pratiques et la protection de l'enfance.
Notre Commission s'est, en revanche, résolument opposée à certaines des dispositions proposées.
Ainsi, le principe de l'aménagement du territoire nous interdit de soutenir la constitution volontaire de zones blanches alors même que nous connaissons les effets dévastateurs de l'absence de réseau sur l'économie et sur la démographie.
Pareillement, alors que la maîtrise des nouvelles technologies constitue un enjeu majeur pour les nouvelles générations, nous sommes hostiles au bannissement des accès internet sans fil des établissements scolaires. Recommander une connexion filaire est une chose, en assumer le coût en est une autre, et les collectivités territoriales ont des budgets suffisamment contraints pour que la loi n'ajoute pas cette charge.
Nous nous opposons à l'interruption du déploiement des réseaux 4G, au motif de mener une étude d'impact préalable, dans la mesure où les scientifiques auditionnés ont insisté sur le caractère traditionnel des émissions opérées par cette technologie.
Enfin, l'électro-hypersensibilité est un syndrome sur lequel les médecins ne savent presque rien. Il nous a donc semblé néfaste de le définir par voie législative sans étude scientifique, et tout à fait inutile de demander un rapport au Gouvernement avant l'achèvement des travaux conduits à l’hôpital Cochin.
La réduction de l’exposition aux ondes en provenance des antennes relais devra faire l’objet d’une rédaction permettant la plus grande sobriété. Pour cela, les opérateurs devront, chaque fois que possible, ajuster au plus bas la puissance d’émission des antennes et rechercher le meilleur emplacement pour leur installation afin de diminuer l’exposition du public tout en préservant la qualité du service attendu. Les données technologiques du problème sont toutefois très complexes. C’est pourquoi nous sommes encore à la recherche d'une rédaction adaptée.
Enfin, j’ai déposé, à titre personnel, des amendements rédactionnels substituant aux anglicismes chers au secteur des télécommunications des expressions en langue française…
M. le président François Brottes. Je rappelle que la loi a fixé les obligations de couverture du territoire par les opérateurs de téléphonie mobile, selon un cadre relativement contraignant dont la mise en oeuvre relève du Gouvernement et de l’autorité de régulation. Ce qui s’est traduit par la vente de licences, à des prix parfois très élevés. En effet, les fréquences constituent un bien rare et appartenant à la nation. Les opérateurs ont donc dû payer les autorisations accordées avant d’investir dans l’équipement de leur réseau. Quoi qu’il en soit, ils sont à la fois contraints par la loi et par le contrat qui les lie au régulateur. Nous devons garder cela à l’esprit en abordant cette proposition de loi : toute modification de l’économie du système emporte nécessairement des conséquences sur les conditions d’exécution des contrats de licence.
Mme Michèle Bonneton. Ce texte, très attendu et très important, engage notre pays à se conformer, dans le domaine des ondes électromagnétiques, à la Charte de l'environnement, votée par le Congrès en 2005 et intégrée dans le préambule de notre Constitution. Elle assure, dans son article premier, le « droit de chacun à vivre dans un environnement équilibré et respectueux de sa santé. »
La charte définit aussi, dans son article 5, les contours du principe de précaution : « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».
C'est ce que le texte qui nous est présenté entend mettre en œuvre.
Nous devons en effet faire baisser le niveau général d'exposition aux ondes électromagnétiques, en abaissant les seuils de puissance de ces champs et – comme l’a suggéré notre président, quitte à affiner la mesure – en nous dotant d’antennes relais plus nombreuses mais moins puissantes. Les expertises internationales militent en ce sens et le Parlement européen a voté, en 2008, une résolution réitérée en 2009 et reprise par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en 2011, sur les bases des conclusions du rapport « BioInitiative » de 2007. Celui de 2012, synthétisant 1 800 études, confirme la nocivité de ces ondes.
L'article 1er de la proposition de loi comporte une série de dispositions très concrètes : il impose notamment des liaisons filaires dans les établissements scolaires et dans les crèches, les études ayant clairement démontré la sensibilité particulière des jeunes, et plus encore des très jeunes, aux effets des ondes électromagnétiques. La proposition de loi va donc dans le bon sens en prévoyant d'interdire le wifi dans les écoles et dans les crèches.
De même, l’électro-sensibilité doit être reconnue en tant que maladie, comme c’est déjà le cas dans certaines parties des États-Unis.
Le texte demande aussi que la fonction wifi ne soit pas activée automatiquement sur le matériel informatique, mais seulement à la demande de l'utilisateur : qu’il ne soit donc plus une application par défaut alors qu’il fonctionne aujourd’hui en continu même chez ceux qui ne l’utilisent que sporadiquement.
Un contrôle plus rigoureux des implantations d'antennes est tout aussi indispensable : certaines personnes avaient des antennes relais tout près de chez elles sans le savoir… C’est pourquoi l’article 2 prévoit l'obligation d’un permis de construire pour l'installation des antennes, mais nous approuvons aussi l’instauration d'instances de concertation, indispensables au règlement des différends.
L’article 4 prévoit une meilleure information sur les risques liés à l'utilisation des outils de communication émettant des ondes électromagnétiques, tels que les téléphones portables, les tablettes, les oreillettes...
Une étude préalable au déploiement de la 4G est demandée à l'article 6, conformément à l'article 5 de la Charte de l'environnement précité – et, en l’occurrence, c’est la moindre des précautions nécessaires.
Tout report de l’examen d’un tel texte irait donc à l’encontre du principe de précaution défini dans le préambule de notre Constitution.
M. François Pupponi. Il n’est pas question de renvoyer à plus tard l’examen de ce texte qui nous permet de discuter d’un sujet important.
La question, valable non seulement pour les ondes électromagnétiques mais, d’une façon générale, pour toutes les techniques mettant éventuellement en cause la santé publique, consiste à déterminer jusqu’où doit aller le principe de précaution, sachant que les risques ne peuvent être totalement avérés, comme il ressort de nos auditions et comme le confirmera probablement le prochain rapport de l’ANSES. On sait qu’une exposition trop forte aux ondes a une incidence, que les plus jeunes sont plus vulnérables et qu’il existe des précautions à prendre, mais devons-nous édicter des interdictions ou bien, ce qui serait plutôt la position du groupe socialiste, développer la pédagogie et l’information du public ?
Nous approuvons l’application du principe ALARA, les dispositions du texte relatives à la publicité, ainsi que la mutualisation des réseaux. En revanche, nous divergeons avec la rapporteure sur la manière d’aborder les nouvelles technologies. S’il faut se montrer précautionneux quant à leur mise en place, il convient d’abord de bien les définir. Or la rédaction proposée par le texte nous semble trop large et pourrait les mettre en péril sans pour autant protéger véritablement la santé publique.
Nous devons certes alerter et informer nos concitoyens mais sans adopter de mesures anxiogènes, surtout quand sont concernés les établissements scolaires et d’accueil de la petite enfance. On sait que les incidences du wifi se réduisent sensiblement à mesure qu’on s’éloigne du lieu de réémission ou qu’on diminue la durée d’exposition. En outre, des collectivités locales se sont engagées, souvent à la demande de l’éducation nationale, dans des plans de développement du wifi. Il serait difficile de revenir du jour au lendemain sur ce qui a été fait, particulièrement en zone rurale où l’alternative filaire est souvent impossible à envisager. Comment priver d’internet les enfants des écoles ? D’autres propositions sont probablement mieux adaptées afin de concilier toutes les exigences.
Nous présenterons donc des amendements visant à rendre le texte plus équilibré. D’autres dispositions interviendront ultérieurement, en fonction des progrès de la technologie et des connaissances en la matière.
M. Daniel Fasquelle. Nous sommes au moins tous d’accord sur la nécessité de faire la chasse aux anglicismes, notamment dans le secteur des télécommunications alors que nous disposons, le plus souvent, de termes français équivalents.
Sur le fond, je regrette qu’on n’ait pas appliqué le même principe de précaution à l’implantation des éoliennes, qui se répandent partout de façon anarchique et apportent bien des nuisances de voisinage.
Puisqu’on a cité les États-Unis en exemple, inspirons-nous aussi de leur politique énergétique et autorisons au moins les recherches pour l’exploitation des gaz de schiste.
La présente proposition de loi soulève un certain nombre de questions, sur lesquelles nous avons déjà réfléchi au sein de cette Commission durant la précédente législature. Plusieurs mesures ont déjà été prises, comme l’obligation de vendre des récepteurs téléphoniques équipés d’oreillettes.
La proposition de loi comporte le risque de quelques effets pervers.
Ainsi, les agences compétentes, françaises, européennes ou internationales, ont fixé des seuils et des critères d’exposition aux ondes électromagnétiques dont personne ne conteste la pertinence et qui sont respectés. Si nous adoptions tel quel ce texte, la France sortirait du cadre règlementaire européen.
Ainsi encore, et pour s’en tenir au seul terrain de la santé publique, nous aboutirions à l’effet inverse de celui qu’on recherche puisqu’en diminuant la puissance des émetteurs, on renforcerait la puissance des récepteurs et donc leur dangerosité.
Rien, sur le plan scientifique, ne justifie le dispositif proposé mais il présente en outre des inconvénients du point de vue économique et pour l’accès des Français aux nouveaux moyens de communication, en dégradant la couverture et la qualité des services mobiles comme en accroissant leur coût. Pourrait aussi se trouver pénalisé le développement des réseaux à très haut débit tels que le 4G. Le pouvoir d’achat comme l’emploi en pâtiraient. N’oublions pas que le secteur des télécommunications représente quelque 300 000 emplois en France et que l’investissement dans les réseaux mobiles constitue l’un des leviers de la croissance économique. Attention donc à ne pas freiner cette compétitivité dont on parle tant. On ne peut à la fois dresser des obstacles à l’innovation et vouloir réindustrialiser notre pays.
Avec la proposition de loi sur la tarification progressive de l’énergie adoptée à l’initiative de M. François Brottes, nous avons mis la charrue avant les bœufs puisque le débat sur la transition énergétique venait à peine de s’ouvrir. En revanche, on a opposé à la proposition de loi que j’avais déposée sur les indications géographiques protégées l’élaboration d’un texte gouvernemental couvrant le sujet. Pourquoi ne pas appliquer la même jurisprudence à la présente proposition de loi, puisqu’un projet de loi est en préparation sur la couverture numérique du territoire ?
M. André Chassaigne. Il s’agit là d’une proposition de loi extrêmement importante car elle traite de problèmes d’une extrême gravité. Et si elle mérite bien sûr d’être amendée, c’est à la condition de ne pas la dénaturer au point d’en faire « un couteau sans manche auquel manque la lame »…
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe recommandait déjà, le 27 mai 2011, plusieurs mesures visant en mettre en œuvre le principe de précaution, que reprend la présente proposition de loi.
Dans mon village d’Auvergne, nous avons, depuis quelques années, accueilli des familles handicapées par leur hypersensibilité aux ondes électromagnétiques et qui vivent un véritable tragédie. Faut-il considérer qu’elles doivent seules trouver les réponses à leur problème ? Je pense qu’il revient plutôt à la société de rechercher les bonnes solutions.
La proposition de loi emprunte quatre directions qu’il me paraît important de signaler.
En premier lieu, l’exigence de transparence : les citoyens doivent pouvoir accéder à une information complète et fiable tout au long des processus de décision, notamment pour l’implantation de nouvelles antennes relais. Il faut qu’ils puissent prendre connaissance des lieux, des équipements, des baux négociés avec les propriétaires des terrains…
En deuxième lieu, il convient en effet de renforcer le pouvoir des maires, sans préjudice pour les territoires limitrophes. L’échelle de la commune me semble en effet la mieux adaptée à la mise en place d’outils de concertation efficaces. Certaines communes ont d’ailleurs déjà créé des comités de précaution regroupant des techniciens, des associations environnementales, des représentants des conseils de quartiers ou des populations rurales.
En troisième lieu, le développement de l’éducation populaire et citoyenne doit accompagner celui des nouvelles technologies afin d’écarter aussi bien l’engouement irréfléchi que la « technophobie ».
Enfin, je suis favorable, en l’état actuel des connaissances, à l’instauration d’un plafond d’exposition du public aux hyperfréquences, à 0,6 volt par mètre.
M. Franck Reynier. Si nous sommes probablement tous d’accord sur le principe de la limitation de l’exposition aux ondes électromagnétiques, les modalités qu’on nous propose pour son application apparaissent excessivement strictes, qu’il s’agisse de l’abaissement des valeurs limites, de l’interdiction du sans fil dans les structures d’accueil de la petite enfance ou de l’obligation d’un permis de construire pour les antennes relais.
L’argumentation repose essentiellement sur le principe de précaution puisque nous ne pouvons, à ce jour, scientifiquement affirmer qu’il est nocif de se trouver à proximité d’une antenne ni déterminer les effets précis de ces installations. C’est d’ailleurs ce qui a conduit l’Académie nationale de médecine à regretter « une initiative fondée sur un flou scientifique et règlementaire ne pouvant se prévaloir en dernier recours que du seul principe de précaution et de nature à renforcer artificiellement chez nos concitoyens un sentiment de peur et de défiance injustifiée. »
Notre mission de législateur ne consiste pas à créer le doute et la peur, mais bien plutôt à favoriser l’utilisation des outils modernes de télécommunication tout en garantissant la protection de la santé publique.
De nombreux rapports ont certes été publiés sur la nocivité des radiofréquences des téléphones mobiles, mais le texte qu’on nous présente incrimine surtout les antennes relais alors que leur champ électromagnétique est de 100 à 100 000 fois plus faible que celui des récepteurs cellulaires.
Nous approuvons bien sûr les mesures relatives à la prévention des risques et à l’information du public, mais ne créons pas à cette occasion une anxiété supplémentaire chez nos concitoyens.
Promouvoir les réseaux filaires me semble relever du bon sens et les élus locaux sont sensibles à ce qu’on limite le plus possible les émissions aériennes dans les structures d’accueil de la petite enfance. Mais une interdiction absolue me paraît excessive. Le professeur André Aurengo, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, a considéré comme « ridicule », à ce jour, de soupçonner la dangerosité du wifi pour les enfants des écoles, d’autant qu’ils y sont davantage exposés à leur domicile : voilà un propos qui pourrait inciter à la réflexion, je pense.
Enfin, notre Commission ne saurait ignorer l’incidence économique d’une limitation du déploiement de la téléphonie mobile. Alors que nos grandes métropoles de province sont engagées, sans difficultés notables, dans la mise en service de la 4G, à Paris l’action des « Robins des toits » a provoqué un important retard en la matière. Attention à ce que l’idéologie ne freine pas le développement économique, surtout dans l’actuel contexte de crise. Notre secteur des télécommunications constitue un atout important qu’il faut préserver.
C’est pourquoi nous ne soutiendrons pas ce texte.
M. Joël Giraud. Cette proposition de loi comporte de très bonnes dispositions et j’approuve les propos de notre collègue André Chassaigne, notamment sur la question de l’électro-hypersensibilité.
Je salue par conséquent l’initiative du groupe écologiste car nous devons en effet réfléchir à l’encadrement législatif des risques liés aux ondes électromagnétiques qui touchent à la vie quotidienne de nos concitoyens. L’absence de recul nous incite à nous monter vigilants, d’autant qu’on ne compte plus, avec les téléphones mobiles, les antennes relais, les liaisons sans fil, les fours à micro-ondes, les ampoules à basse consommation, etc., les objets émettant des ondes autour de nous. Dès lors, abaisser les seuils pour chaque catégorie d’appareils afin de réduire leurs émissions cumulées et appliquer le principe de précaution me semble de bonne politique. Nous avons le devoir de répondre aux préoccupations des Français, telles qu’elles se manifestent à travers maintes associations ou à l’occasion de la médiatisation d’études scientifiques, d’ailleurs parfois contradictoires.
Plusieurs propositions de loi analogues ont été déjà déposées. J’en avais en ce qui me concerne cosigné une, en 2005, avec Mme Chantal Robin-Rodrigo et plusieurs députés du groupe communiste mais aussi avec des membres du groupe UMP, dont Mme Nathalie Kosciusko-Morizet. Alors que les opérateurs de télécommunications ne connaissaient pas à l’époque de difficultés structurelles ou financières, nous avons malgré tout fait l’objet de pressions pour nous inciter à retirer notre signature.
Il ne s’agit pourtant pas d’interdire des moyens modernes de communication, mais simplement d’être conscient de certains risques et de limiter la quantité d’ondes reçues du matin au soir, spécialement par les plus jeunes. C’est pourquoi nous avons déposé un amendement interdisant totalement la vente de téléphones mobiles aux jeunes enfants. Nous allons donc au-delà de ce que proposera la rapporteure pour avis, dont l’amendement fait certes de l’interdiction la règle, et non l’exception, mais ménage aussi une possibilité de dérogation ministérielle. Je crains en effet que les petits mobiles importés d’Asie du sud-est et conçus pour de tout jeunes enfants n’envahissent bientôt nos marchés.
Nous sommes aussi pour protéger les enfants dans le milieu scolaire. On nous opposera sans doute que des études sont en cours, mais c’est toujours le cas ! Assumons donc notre responsabilité de législateur en appliquant le principe de précaution !
Enfin, je ne crois guère que ce texte puisse induire une aggravation de la fracture territoriale : certaines zones sont si mal desservies que l’on n’y atteindra sans doute pas avant longtemps les limites d’émissions cumulées fixées, si basses soient-elles.
Quant aux textes européens, qui fixent des normes maximales, ils n’empêchent nullement d’arrêter au plan national des limites plus restrictives en cas de dangers particuliers.
Aussi, sous réserve que soient adoptés les amendements que j’ai mentionnés, nous soutenons cette proposition de loi.
M. Alain Marc. La présente proposition de loi, pour intéressante qu’elle paraisse, soulève néanmoins quelques questions. Nous voilà en effet confrontés à un paradoxe : en milieu rural, on réclame aujourd’hui le bénéfice de la téléphonie mobile comme dans les zones urbaines et l’on voudrait réduire la puissance des antennes pour réduire l’exposition aux risques ! D’autre part, qui va payer pour assurer ce service et financer les dispositions de cette proposition de loi ? Encore les départements ? Le mien, l’Aveyron, a dû débourser pour l’aide sociale 140 millions d’euros une année, puis 152 millions l’année suivante…
Ne peut-on trouver une voie moyenne entre une législation trop sévère et un laxisme condamnable ? Je doute par exemple de l’efficacité de la démocratie participative dont il a été question quand je vois comment se déroulent les réunions publiques sur des sujets sensibles : les gens s’y étrillent sans jamais aboutir à rien de concret ! Ne vaudrait-il donc pas mieux procéder par circulaires de façon à édicter des recommandations souples et adaptables puisque nous ignorons encore largement l’ampleur des risques sanitaires évoqués ?
M. Philippe Le Ray. Au risque d’aller à contre-courant de la majorité du groupe UMP, je me réjouis qu’on s’interroge enfin de façon constructive sur les problèmes posés par les ondes électromagnétiques.
Les études d’impact, déjà pratiquées pour des questions que j’estime secondaires, sont indispensables dans ce domaine qui touche la santé publique. Je suis d’autant plus favorable aux grandes lignes du texte que tous les citoyens ne sont pas égaux en la matière : les enfants et les femmes enceintes sont sensiblement plus vulnérables que les autres personnes aux ondes électromagnétiques. Il faut, dès lors, limiter les connexions wifi, vulgariser les expérimentations sur les seuils, restreindre les normes d’exposition et instaurer l’obligation de permis de construire pour les antennes relais.
Il ne faudrait pas pour autant que, sous prétexte d’études d’impact ou de respect du principe de précaution, on retarde l’équipement du pays au risque de freiner notre développement économique.
M. le président François Brottes. En bref, vous recherchez la quadrature du cercle !
M. Denis Baupin. Maire adjoint de Paris en charge de ces questions pendant quatre ans, je souhaite bien sûr qu’on continue de développer les télécommunications modernes, mais en toute sécurité pour la santé publique. Tel est bien l’équilibre que nous cherchons aujourd’hui. C’est pourquoi, voulant appliquer le principe de précaution mais avec pragmatisme, la présente proposition de loi ne présente aucun caractère jusqu’auboutiste. Nous ne voulons interdire ni les téléphones portables ni les antennes relais, mais seulement trouver des formules alternatives, comme par exemple les liaisons filaires, et proposer des solutions concrètes pour réduire les émissions d’ondes électromagnétiques afin de protéger au mieux les populations, particulièrement les enfants et les personnes dites électrosensibles.
Le Grenelle des ondes, organisé sous la précédente législature, n’a abouti qu’à l’apparition d’un quatrième opérateur de téléphonie mobile, sans avoir réglé aucun des problèmes posés par les trois opérateurs déjà existants. Ainsi des collectivités doivent gérer l’installation de nouvelles antennes relais alors que les anciennes étaient déjà suspectes. La situation est donc devenue intenable et fragilise en outre la situation juridique des opérateurs, au gré des décisions de justice ordonnant le démontage d’antennes. Chacun a donc aujourd’hui intérêt à un système plus sécurisé.
Concernant la santé publique, on cite le professeur André Aurengo, membre du conseil scientifique de Bouygues Télécom ! Avant de mettre des experts en avant, vérifions leur indépendance…
M. Daniel Fasquelle a évoqué les éoliennes. Mais je n’ai pas vu le moindre rapport scientifique ou médical démontrant leur nocivité. En revanche, les études médicales prolifèrent sur la dangerosité des ondes électromagnétiques. Son argument lui revient donc en boomerang. Bornons-nous au sujet du jour !
M. Alain Suguenot. Il revient au comité de pilotage (COPIC) issu du comité opérationnel que vous avez présidé, monsieur Brottes, de prolonger les travaux de ce COMOP et de formuler, dans les six mois, des propositions afin d’éviter les nuisances pour la santé publique sans renoncer aux nouvelles technologies de télécommunications. Si elle a le mérite de susciter le débat, cette proposition de loi n’intervient-elle donc pas trop tôt ?
Cela étant, deux sujets méritent que nous nous y attachions. Tout d’abord, l’électro-hypersensibilité, qui détermine indéniablement des maladies : je connais le cas de personnes contraintes d’installer chez elles des cages de Faraday. Mais ce n’est pas une raison pour étendre des contraintes à toute la population.
D’autre part, l’obligation d’un permis de construire pour les antennes relais. Il ne me paraît pas anormal de confier cette responsabilité aux maires, qui connaissent les caractéristiques de leur territoire et sont à même d’évaluer les dangers. La même disposition devrait d’ailleurs valoir pour les éoliennes.
Quoi qu’il en soit, j’aurais préféré que nous disposions des conclusions du COPIC avant de légiférer, sachant que nous devons aussi avoir en vue la nécessité de la croissance économique au lieu d’ériger le principe de précaution en principe sacro-saint.
M. Jean-David Ciot. Au croisement des questions de santé publique et de développement économique, le problème posé par les ondes électromagnétiques ne doit pas faire l’objet d’un débat caricatural. Même si je l’accueille avec bienveillance, cette proposition de loi n’échappe pas complètement au danger. J’aurais, moi aussi, préféré qu’on attende les conclusions du COPIC, annoncées pour le mois de juin prochain.
Nous ne pourrons éviter de traiter la question centrale de l’abaissement des seuils d’exposition : tous les élus locaux, notamment dans les grandes villes, s’interrogent à cet égard et les opérateurs de téléphonie ne se montrent pas nécessairement hostiles à la mesure, d’autant que les seuils ne sauraient être homogènes. Nous disposons déjà de quelques indicateurs d’intolérance.
Les licences d’exploitation étant nationales, le fait d’imposer par la loi de nouvelles contraintes au niveau local risque de provoquer des ambiguïtés. Il n’empêche que les élus locaux subissent la pression des opérateurs qui, eux-mêmes, nous sollicitent pour connaître notre doctrine en matière d’aménagement. Il est donc nécessaire de disposer, dans un cadre transparent, de schémas cohérents, préparés par les maires ou les présidents de structures intercommunales et discutés avec les opérateurs, débouchant ensuite sur des autorisations locales. À cet égard, le permis de construire ne me paraît pas une réponse adaptée car je vois mal quelles règles d’urbanisme un maire pourrait opposer à l’implantation d’antennes. Le problème de l’incidence des ondes électromagnétiques ne peut se résoudre ainsi.
Cette proposition comporte des avancées. La protection des personnes fragiles doit être organisée, mais sans confondre les « petites » et les « grandes » ondes – ce qui a un impact et ce qui n’en a pas. Essayons donc de progresser encore, sans rien empêcher.
M. Jean-Charles Taugourdeau. Attention aux excès de dogme ! Le combat des écologistes en faveur de la décroissance économique se fait parfois à terrain découvert, comme à Notre-Dame des Landes, ou de façon plus discrète à travers l’action des associations de sauvegarde, d’ailleurs d’un peu tout, dans les commissions d’hygiène des préfectures.
La concertation que vous évoquez, madame la rapporteure, consiste à appliquer votre concept de démocratie horizontale, selon lequel tout le monde s’accorde avec tout le monde, à commencer par celui qui n’est d’accord avec personne ! Cette démocratie-là, le principe de précaution ne l’implique nullement.
Qu’allons-nous donc faire de nos téléphones mobiles, de nos IRM, de nos scanners, de nos lecteurs de code barre, de nos ampoules à basse tension ? Notre collègue André Chassaigne, que nous savons plein de bon sens, vient sans doute de changer de parti politique car je vois mal l’avenir du sans fil chez PSA ou chez Renault. La voiture à moteur étant dangereuse, ne faut-il pas interdire la circulation automobile et supprimer l’industrie qui l’alimente ? Le temps serait-il venu de redouter les dangers du champ magnétique terrestre comme on craint le réchauffement climatique ?
Je salue donc le bon sens de notre président et les bonnes ondes propagées par ses propos liminaires. On peut faire valoir à nos concitoyens ce qu’apporteraient davantage d’antennes moins puissantes, d’autant plus facilement que ceux des milieux ruraux sont très défavorisés à cet égard. J’aimerais d’ailleurs connaître la proportion des 100 000 antennes mentionnées par notre rapporteure qui est installée dans nos campagnes...
Au nom même du principe de précaution, il est urgent de revoir le texte de cette proposition de loi.
Mme Jeanine Dubié. Cette proposition revêt beaucoup de sens pour nos territoires et engage opportunément le débat.
J’approuve tout particulièrement l’idée d’indiquer le niveau d’émission des champs électromagnétiques pour l’ensemble des émetteurs. Il conviendrait à ce propos de s’intéresser à un secteur qu’on néglige trop : celui des établissements sanitaires, sociaux ou médico-sociaux, qui recourent de plus en plus au sans fil, non seulement pour la téléphonie mobile mais aussi pour les systèmes d’appel des malades et pour les dossiers de soins – aux pieds du malade, la tablette a remplacé le vieux tableau en papier. La raison en est simple : cela revient deux fois moins cher que le filaire ! Il serait donc souhaitable que les salariés de ces établissements soient informés de tous ces dispositifs.
L’instauration d’une obligation de permis de construire pour les antennes relais me paraît tout à fait pertinente. Une telle procédure permettrait en effet d’améliorer l’information de tous.
Mme Annick Le Loch. Je porte une attention toute particulière à ce texte en raison du problème de santé publique qu’il soulève. J’ai moi-même ressenti, à trop utiliser mon téléphone portable, un échauffement, désagréable et presque douloureux, de mes pauvres oreilles et même de mon crâne. Comment l’expliquer ?
Mme la rapporteure pourrait-elle nous préciser où en sont les recherches sur ce type d’effets indésirables ?
M. François Sauvadet. La proposition de loi part d’une intention louable, mais son calendrier d’examen me paraît mal choisi car les réponses que nous pouvons apporter à ceux qui s’inquiètent manquent encore de solidité. Le renforcement des contraintes à la charge des opérateurs me semble souvent sans commune mesure avec les risques identifiés. Nous attendons des propositions étayées dans les six mois qui viennent. Pourquoi dès lors précipiter les choses plutôt que demander au Gouvernement d’accomplir les investigations préalables à une nouvelle législation ? De nouvelles normes vont s’ajouter à celles, trop nombreuses, qui existent déjà, cela sans lisibilité ni objectivité scientifique. Dans ces conditions, cette proposition de loi pourrait bien jouer le rôle d’un accélérateur d’inquiétude pour nos compatriotes.
Les intérêts des uns et des autres s’avèrent en outre contradictoires : dans mon département de la Côte-d’Or, on réclame encore des installations de pylônes car l’accès à la téléphonie mobile demeure insuffisant, et on ne se préoccupe en rien des éventuelles nuisances.
Notre système de radiocommunications cellulaires a besoin d’un cadre normatif clair et bien fondé. Cette proposition de loi n’y pourvoit guère.
Mme la rapporteure. L’étude menée à l’hôpital Cochin sur les personnes électro-hypersensibles porte davantage sur leur prise en charge sanitaire que sur les causes médicales de leur souffrance. La méthodologie suivie fait en outre l’objet de nombreuses critiques en raison de l’opacité de son protocole. Enfin, les conclusions de cette étude ne seront remises qu’en 2016. Faut-il donc les attendre pour légiférer alors que la réalité des pathologies est déjà établie ? Quant à l’ANSES, qui a reconnu le problème dès 2009, elle a annoncé qu’elle travaillait sur la question afin de remettre un rapport en 2014. Mais l’OMS s’était déjà saisie du sujet depuis 1997. On ne peut donc plus se contenter de reporter indéfiniment certaines décisions.
Selon les opérateurs, la 4G reposerait sur une technologie quasiment identique aux précédentes, 2G et 3G. Mais elle n’utilise pas les mêmes bandes de fréquences, se situant sur celles de 2,6 gigahertz et de 800 mégahertz libérées par l’extinction de la télévision analogique. Elle offre, de surcroît, davantage de possibilités et modifie les usages des consommateurs. Mais aucune étude d’impact n’a jamais été réalisée sur les ondes électromagnétiques correspondantes. Nous demandons qu’elles soient effectuées maintenant.
Si les termes se posent différemment pour les lycées et les collèges, la connexion wifi dans les crèches et dans les maternelles ne saurait faire longtemps débat : on en connaît parfaitement les dangers. Il en va de même pour les centres médico-sociaux. La nouvelle technologie filaire, reposant sur l’utilisation de la fibre optique, est économiquement intéressante et représente l’avenir. De grands projets sont d’ailleurs en cours dans ce domaine.
Partout, et plus encore à l’école, nous devons avant tout tenir compte du facteur humain. La qualité de l’enseignement dépend de bien des éléments : de classes non surpeuplées, d’une pédagogie plus efficace, etc., et pas seulement du recours à des techniques informatiques.
Les seuils fixés par les agences dont a parlé M. Daniel Fasquelle, et qui datent de 2002, sont devenus obsolètes. Depuis lors est intervenu le classement, par l’OMS, des ondes électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes. Puis sont venues les mesures effectuées par l’ANFR, montrant que les seuils fixés ne sont, heureusement, jamais atteints.
Rappelons que, sur des sujets aussi graves que l’amiante ou le Mediator, le législateur s’est trop longtemps abstenu d’intervenir – pendant cent ans s’agissant de l’amiante ! – faute de preuves scientifiques patentes de dangerosité. Ne commettons pas la même erreur à propos des ondes électromagnétiques !
Je remercie M. André Chassaigne de son soutien et partage son propos s’agissant de l’électro-hypersensibilité.
À M. Franck Reynier, je rétorquerai que c’est justement parce que nous manquons de preuves scientifiques et qu’il n’y a pas de consensus qu’il faut faire jouer le principe de précaution. L’ANSES ayant reconnu l’existence d’un doute, nous pouvons nous appuyer sur son travail.
Méfions-nous en effet des pressions des lobbies de la téléphonie mobile.
Personne n’entend s’opposer au déploiement des nouvelles technologies dans l’éducation nationale. Nous attendons une prochaine feuille de route du Gouvernement à ce sujet. Mais il est certain que, pour la majeure partie du territoire, l’avenir réside plutôt dans les réseaux filaires et la fibre optique.
M. Joël Giraud a bien fait de mettre en avant la protection des enfants et nous parviendrons probablement à un accord sur ce point.
M. Alain Marc a dénigré certaines formes de concertation. Celle-ci est pourtant indispensable et l’instauration d’un permis de construire pour les antennes relais permettra de l’organiser de façon raisonnée, et non pas anxiogène.
Monsieur Le Ray, nous sommes en effet inégaux devant les risques liés aux ondes électromagnétiques. Nous avons déjà amplement dit ce qu’il en était pour les enfants mais il faut savoir que cette inégalité touche aussi les adultes, comme l’illustrent les douleurs éprouvées par Mme Annick Le Loch. Certaines personnes sont inévitablement plus sensibles que d’autres : il en est là comme de l’exposition au soleil.
Je remercie M. Denis Baupin d’avoir rappelé que les avis rendus par les scientifiques ne le sont pas toujours dans une parfaite indépendance à l’égard des opérateurs.
Le COPIC, dont M. Alain Suguenot attend les conclusions, ne les a certes pas encore rendues de façon définitive mais a déjà fourni un certain nombre d’éléments qui militent pour que le législateur prenne ses responsabilités. Plus généralement, les études sont certes utiles mais elles se succèdent sans cesse et nous ne devons pas indéfiniment nous interdire d’agir au motif d’attendre l’achèvement de celle qui est en cours. C’est au législateur qu’il appartient d’écrire la loi, au moment où il le juge utile.
Je précise à l’intention de M. Jean-David Ciot que nous souhaitons, par ce texte, harmoniser et simplifier le régime juridique complexe d’implantation des antennes afin d’assurer la transparence des procédures et une meilleure information du public.
Nous voulons aussi que les communes et les établissements publics de coopération intercommunale disposent de plans d’occupation des toits, comme il existe déjà des plans de réseaux d’assainissement.
Que M. Jean-Charles Taugourdeau sache bien que nous n’entendons pas remettre en cause le développement industriel de notre pays. Nous espérons au contraire favoriser les créations d’emplois. L’imposition de la ceinture de sécurité n’a pas, me semble-t-il, nui à l’économie de l’automobile.
Je remercie Mme Jeanine Dubié de son soutien, notamment sur la question du permis de construire.
Mme Annick Le Loch a ressenti des effets thermiques, qui traduisent des problèmes de vascularisation du cerveau déjà étudiés par certains médecins. L’utilisation intensive du téléphone à l’oreille est déjà responsable d’une tumeur au cerveau observée chez un patient italien.
Je redis à M. François Sauvadet que nous sommes attentifs aux études en cours, mais qu’il nous faut cependant légiférer afin, au moins, de poser de premières mesures de protection contre les dangers des ondes électromagnétiques.
La Commission en vient à l’examen des articles de la proposition de loi.
TITRE IER
DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article 1er : (articles L. 524-1, L. 524-2, L. 524-3, L. 524-4, L 524-5, L. 524-6, L. 524-7, L. 524-8, L. 524-9 [nouveaux] du code de l’environnement) : Création d’un nouveau chapitre dans le code de l’environnement relatif à la prévention des risques pour la santé et l’environnement résultant de l’exposition aux ondes électromagnétiques
La Commission est saisie de l’amendement CE 18 de M. Daniel Fasquelle.
M. Daniel Fasquelle. Il n’existe aucune preuve scientifique d’un risque pour la santé ou pour l’environnement lorsque l’exposition aux ondes radio est en deçà des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – ce qui est le cas en France. Je propose donc la suppression des alinéas 1 à 4.
Mme la rapporteure. Je suis défavorable à cet amendement. Le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS a classé les champs électromagnétiques de radiofréquences comme pouvant être cancérogènes pour l’homme. Or l’article 5 de la Charte de l’environnement, qui définit le principe de précaution, invite le législateur à prendre des dispositions propres à parer à la réalisation d’un dommage même si celle-ci est « incertaine en l’état des connaissances scientifiques ».
D’autre part, monsieur Fasquelle, ne vous souvenez-vous pas avoir cosigné en 2009 une proposition de loi « visant à limiter le voltage et encadrer le déploiement des antennes relais », qui avait donc pratiquement le même objet que celle-ci ?
M. Daniel Fasquelle. Le débat ouvert grâce à cette proposition de loi a abouti à l’adoption par le Gouvernement d’alors de mesures qui m’ont pleinement rassuré. Ma position actuelle ne contredit donc en rien ce que j’ai pu dire ou signer par le passé.
La Commission rejette cet amendement.
Elle examine ensuite les amendements identiques CE 19 de M. Daniel Fasquelle et CE 47 du président François Brottes.
M. Daniel Fasquelle. Les alinéas 5 à 8 dont je demande la suppression imposeraient aux industriels de conduire une étude d’impact sanitaire et environnemental avant la mise sur le marché de tout appareil électrique, électronique ou radioélectrique utilisant une nouvelle technologie. Cette obligation constituerait un frein majeur à l’innovation et pénaliserait la croissance et l’emploi, contrairement aux objectifs affichés par le Président de la République et par le Gouvernement. C’est aux autorités sanitaires et aux agences d’expertise publiques qu’il revient de mener de telles études.
M. le président François Brottes. L’ampleur du champ couvert par la notion d’« application technologique ayant pour conséquence l’émission de rayonnements électromagnétiques » mettrait en péril tout projet d’innovation technologique, dans nombre de secteurs industriels – sécurité, transports, domotique, etc. Je suis opposé à l’introduction d’une telle obligation dans la loi tant que son champ d’application n’est pas plus précisément défini.
Mme la rapporteure. Ne sont pas visés ici les produits manufacturés, qui font déjà l’objet de procédures d’autorisation relativement strictes, telles que le marquage « CE », mais les technologies telles que la téléphonie de quatrième – et bientôt de cinquième – génération. En effet, les licences 4G ont été attribuées par l’ARCEP en décembre 2011 et la 3G couvre dorénavant la quasi-totalité du territoire sans qu’aucune étude sanitaire ou environnementale ait été réalisée ; or les bandes de fréquences utilisées sont différentes de celles employées pour la 2G, les niveaux d’émission sont plus importants et les usages différents. Le bon sens demande qu’on mesure l’impact sanitaire de ces technologies.
M. le président François Brottes. La distinction que vous venez de faire n’apparaît nulle part dans cet article, dont la portée est générale.
M. Denis Baupin. Il ne s’agit pas d’interdire l’innovation technologique, mais simplement de soumettre les appareils émettant des ondes électromagnétiques à des études d’impact pour connaître leurs effets sanitaires avant d’en autoriser la commercialisation, comme on le fait pour certains produits chimiques. Une telle obligation n’a rien d’excessif et est déjà prévue par le code de l’environnement et par le code de la santé pour certaines innovations. Dès lors qu’on considère que ces ondes présentent un risque sanitaire, il est légitime d’imposer une étude d’impact sanitaire avant toute mise sur le marché d’appareils qui en émettent.
M. François Pupponi. La rédaction de ces alinéas 5 à 8 doit impérativement être précisée. Il conviendrait d’abord de définir ce qu’est une « nouvelle application technologique » : pour certains, la 4G n’en relèverait pas ! Ensuite, il faudrait dire qui sera chargé de ces études et qui les financera. Enfin, il conviendrait d’enserrer cette obligation dans un délai, pour ne pas bloquer le déploiement de nouvelles technologies.
M. Daniel Fasquelle. Ce texte est en effet beaucoup trop flou. L’obligation de ne commercialiser que des produits sûrs est déjà imposée par une directive européenne transposée en droit français. D’autre part, monsieur Baupin, loin de nier l’impact potentiel des ondes électromagnétiques sur la santé, nous avons, quand nous étions dans la majorité, pris des mesures pour limiter l’exposition aux ondes émises par les téléphones portables. Nous considérons simplement que les normes d’émission en vigueur sont suffisamment protectrices, d’autant qu’on ne pourra pas les abaisser sans élever d’autant les émissions en provenance des récepteurs, aggravant du même coup les risques sanitaires.
M. le président François Brottes. Je ne conteste pas, madame la rapporteure, que les normes encadrant le développement industriel doivent se conformer à des principes qu’il revient au législateur d’établir. Mais une fois la norme fixée, il est un peu compliqué de demander à celui qui a développé une innovation, ce qui suppose de coûteux investissements, de financer de surcroît une étude d’impact au terme de laquelle il pourrait être contraint de renoncer à commercialiser son innovation. Notre responsabilité est de fixer un cadre général qui ne doit pas rendre impossible tout développement de la production, faute de quoi nous n’avons pas fini de fermer des usines.
Mme la rapporteure. L’alinéa 7, monsieur Pupponi, précise que ces études seront financées par « l’entreprise développant la technologie », et qu’elles seront supervisées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Il est urgent d’encadrer ces technologies : ne voit-on pas apparaître sur le marché des téléphones portables et des tablettes pour les tout-petits, sans parler des babyphones – les « écoute-bébé » ?
Mme la rapporteure pour avis. Mais il ne s’agit pas là de nouvelles technologies ! N’y aurait-il pas confusion entre nouveaux produits et innovation technologique ?
M. Denis Baupin. Les opérateurs reconnaissent eux-mêmes, notamment dans le cadre de la charte parisienne de la téléphonie mobile, que la 4G représente une nouvelle étape technologique dont les impacts ne sont pas tous connus aujourd’hui.
Mme Corinne Erhel. Ce n’est pas l’innovation technologique en elle-même qu’il faut craindre, mais les usages qui peuvent en être faits. Quant à l’évolution technologique constatée avec la 4G, elle consiste simplement en une accélération du débit et de la vitesse de connexion, qui ne présente pas à ma connaissance de risques nouveaux, hormis les risques d’interférences avec la TNT.
La Commission adopte les amendements identiques.
Elle est ensuite saisie de l’amendement CE 20 de M. Daniel Fasquelle.
M. Daniel Fasquelle. Je ne comprends pas, madame la rapporteure, que vous vous focalisiez, dans votre proposition d’article L. 524-3, sur les seuls « appareils radioélectriques équipés d’une liaison wifi », sachant qu’au-delà de quelques dizaines de centimètres, les niveaux d’émissions auxquels ils exposent sont bien inférieurs à ceux d’autres sources d’ondes radio de la vie courante.
Mme la rapporteure. Ces dispositions de bon sens visent avant tout à éviter au consommateur une exposition subie.
La Commission rejette cet amendement.
La Commission est saisie des amendements CE 10, CE 11, CE 12, CE 16, CE 13, CE 14 et CE 17 de la Commission du développement durable, pouvant faire l’objet d’une présentation commune.
Mme la rapporteure pour avis. Ces amendements visent à substituer aux termes « liaison wifi » les termes « accès sans fil à internet » et au mot « box » l’expression « boîtier multiservices ».
Mme la rapporteure. Je remercie Mme Tallard pour ce travail de francisation.
La Commission adopte successivement ces amendements.
Elle examine ensuite l’amendement CE 45 de la rapporteure.
Mme la rapporteure. La technologie femtocell consiste à utiliser une box – ou plutôt un boîtier multiservices ! – internet comme outil de relais de communication. Ainsi, en cas de couverture mobile défectueuse ou faible, l’utilisateur peut se connecter au réseau d’un opérateur de téléphonie mobile via une connexion internet haut débit filaire. Cette technologie est à ce jour proposée par la plupart des opérateurs, soit pour améliorer la couverture de certains lieux, soit pour permettre à leurs abonnés de transférer des données de manière plus rapide.
Cependant, la plupart des utilisateurs ne savent pas que leur boîtier peut être l’une de ces « bornes relais ». Or l’utilisation de cette technologie augmente l’exposition aux ondes électromagnétiques. Il s’agit donc d’une exposition subie et, la plupart du temps, ignorée.
C’est pourquoi le présent amendement demande une désactivation par défaut de cette technologie lors de la commercialisation des terminaux concernés.
M. François Pupponi. Cette disposition concernera-t-elle les terminaux déjà installés ?
Mme la rapporteure. Non, une loi ne pouvant être rétroactive.
M. le président François Brottes. Pour ma part, je m’abstiendrai sur cette disposition, dont aucune expertise n’a évalué les effets.
M. Denis Baupin. Là encore, il ne s’agit pas d’interdire un dispositif, mais de permettre au consommateur de ne l’activer que s’il le souhaite.
M. le président François Brottes. D’autres utilisateurs ne risquent-ils pas d’être affectés par cette désactivation ?
M. Denis Baupin. Il est vrai que la banalisation de cette technologie risque de rendre obsolètes nos débats sur l’installation d’antennes relais puisqu’elle permettra aux opérateurs de profiter ainsi d’une multitude de relais, mais ce n’est pas une raison pour imposer sa présence au domicile de chacun.
M. le président François Brottes. Je vous propose, madame la rapporteure, de retirer votre amendement et de faire expertiser la mesure avant l’examen du texte en séance publique. La disposition aurait alors plus de chances d’aboutir…
M. Razzy Hammadi. J’invite mes collègues à se rallier à la position de sagesse de notre président, cet amendement soulevant des difficultés juridiques. Par exemple, comment assurer l’application de cette disposition quand le réseau wifi est partagé, comme cela arrive dans le cas d’habitats collectifs ou de copropriétés ? C’est la raison pour laquelle je suis favorable au retrait de l’amendement, d’autant que le problème ne se pose pas que pour les fournisseurs d’accès.
Mme la rapporteure. Il ne faut pas confondre cette technologie, largement ignorée de l’opinion, avec le wifi. Il s’agit d’une « mini-antenne relais », qui permet aux opérateurs de déployer des réseaux à l’insu de la population. Notre amendement vise à mettre fin à cette opacité : nos concitoyens doivent savoir quels objets de leur environnement domestique émettent des ondes électromagnétiques et avoir la maîtrise de ce qui se passe chez eux. Ce n’est pas l’interdiction que nous préconisons, mais une utilisation éclair.


La commission a poursuivi l’examen de la proposition de loi relative à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques (n° 531) (Mme Laurence Abeille, rapporteure).
Après l’article 3
La commission examine l’amendement CE 7 de la rapporteure pour avis
Mme Suzanne Tallard, rapporteure pour avis de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Cet amendement vise à mieux protéger les enfants à l’égard des ondes électromagnétiques, d’une part en substituant au terme de téléphone mobile celui de terminal radioélectrique dans la rédaction de l’article L. 5231-3 du code de la santé publique ce qui permet d’exclure du champ les appareils radiocommandés et, d’autre part, en renversant la présomption posée à l’article L. 5231-4 du même code afin d’édicter une interdiction générale de distribution aux enfants de moins de six ans, à titre onéreux ou gratuit, d’objets contenant un équipement radioélectrique.
M. le président François Brottes. Je propose de sous-amender cet amendement en supprimant son deuxième paragraphe qui tant dans son périmètre que dans sa méthode ne semble convenir au Ministère de la santé. J’ajoute que cette rédaction n’apporte rien en termes de sécurité sanitaire puisque l’interdiction est d’ores et déjà possible.
Mme la rapporteure pour avis. Je reconnais la pertinence de l’argument présenté par M. le président et me rallie donc à ce sous-amendement.
Mme Laurence Abeille, rapporteure. Je regrette ce sous-amendement car je suis intéressée par l’ensemble du dispositif proposé.
Mme Laure de La Raudière. Je soutiens le sous-amendement car la possibilité d’interdire existe déjà. Je ne comprends pas par ailleurs la restriction opérée à l’article L. 5231-3 du code de la santé publique, cela ne revient-il pas à stigmatiser les seuls terminaux alors que les appareils radiocommandés émettent également des ondes ?
M. Fabrice Verdier. Est-il possible de préciser ce que l’on entend par terminal radiocommandé ? Je crains une confusion, notamment au sujet des jeux pour enfants.
Mme la rapporteure pour avis. Permettez-moi de souligner qu’il ne s’agit nullement d’une restriction dans la mesure où cet amendement ne fait qu’étendre le dispositif aux tablettes alors qu’il s’applique déjà aux téléphones mobiles. Les appareils radiocommandés sont des émetteurs et sont donc exclus du champ de cet article.
M. le président François Brottes. On comprend bien au travers de ces échanges que les différentes terminologies ne sont pas stabilisées et que des risques de confusion demeurent.
Mme la rapporteure. Il existe des nouveaux jouets pour enfants sous forme de tablettes, ce sont notamment ces produits qui sont visés et non pas les jouets radiocommandés. Au demeurant le texte n’empêche pas la fabrication de ces objets mais uniquement leur publicité.
M. François Pupponi. On peut comprendre l’esprit de cette rédaction mais les évolutions technologiques peuvent conduire à la rendre obsolète ou mal adaptée. Peut-être conviendra-t-il de l’améliorer en séance ?
Mme Laure de La Raudière. Le groupe UMP votera contre cet amendement en raison de son imprécision juridique et du fait que si des risques pour le cerveau peuvent exister pour les téléphones mobiles, il n’en va pas de même pour les tablettes, notamment en raison d’usages différents.
La Commission adopte le sous-amendement puis l’amendement CE 7 ainsi rédigé.
*
* *
La Commission examine l’amendement CE 39 de la rapporteure.
Mme la rapporteure. Cet amendement vise à imposer la présence d’une information à caractère sanitaire dans les messages publicitaires en faveur des terminaux radioélectriques tels que les téléphones, les tablettes voire certaines consoles de jeux.
Les agences et services de l’État ont lancé des initiatives visant à prévenir des risques sur la santé de l’exposition aux ondes électromagnétiques, notamment émises par les téléphones mobiles, mais elles demeurent trop confidentielles et ne peuvent pas en l’état concurrencer les campagnes d’information et de promotion des opérateurs, fabricants et acteurs numériques majeurs.
Il s’agit donc de profiter de l’audience de ces acteurs, en imposant la présence d’un message à caractère sanitaire sur le support même de la publicité qu’ils diffusent.
Cette disposition se calque exactement sur celle de l’article L. 2133-1 du code de la santé publique, qui concerne la consommation des boissons avec ajouts de sucres, de sels ou d’édulcorants de synthèse et de produits alimentaires manufacturés. Le succès de la campagne manger-bouger doit encourager le législateur à suivre cette voie.
La Commission rejette l’amendement CE 39.
Puis elle examine l’amendement CE 38 de la rapporteure.
Mme la rapporteure. Cet amendement vise à interdire la publicité pour les téléphones mobiles dès lors que les acteurs ou modèles ne portent pas d’oreillette. L’article 183 de la loi « Grenelle II » dispose déjà que  « les terminaux radioélectriques destinés à être connectés à un réseau ouvert au public pour la fourniture du service de téléphonie ne peuvent être commercialisés sans un accessoire permettant de limiter l'exposition de la tête aux émissions radioélectriques lors des communications. ».
Dans ces conditions, comment comprendre que les publicités pour les téléphones mobiles présentent des figurants ayant le téléphone « collé à l’oreille » ? Cette pratique va à l’encontre même de la volonté du législateur, et des recommandations d’utilisation des téléphones portables publiées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé et la Direction générale de la santé !
M. le président François Brottes. À titre personnel, je suis très favorable à cette initiative. Il s’agit d’un sujet dont nous parlons depuis longtemps et sur lequel il nous faut avancer.
M. François Pupponi. Je partage votre avis mais il faudrait trouver des écouteurs qu’on ne perde pas sans cesse !
Mme Laure de La Raudière. Vos observations sont pleines de bon sens mais cela relève-t-il vraiment de la loi ? Si vous souhaitez utiliser une oreillette, il n’appartient qu’à vous de le faire ! Je ne suis pas fondamentalement contre cet amendement mais je constate qu’encore une fois, on réglemente, on encadre, on pose des contraintes sur les acteurs économiques de notre pays… Je ne suis du reste pas certaine de l’efficacité du dispositif.
M. le président François Brottes. Il s’agit de communiquer sur un sujet qui fait aujourd’hui consensus. L’usage permanent du téléphone mobile sans oreillette pose problème. Contrairement à la controverse sur les antennes, ce débat est tranché ! J’ai une légère réserve sur l’écriture de l’amendement, en particulier sur la notion d’exposition de la tête, mais sur le fond, je le soutiens.
Mme Frédérique Massat. Je crois à l’impact de l’image pour faire évoluer les comportements et les réflexes des jeunes générations. Et des moins jeunes aussi du reste !
Mme Corinne Erhel. J’ai une question sur la portée du dispositif : devra-t-on systématiquement présenter des oreillettes à côté d’un téléphone, même hors de son utilisation.
M. le président François Brottes. Ce n’est pas ce qui est écrit dans l’amendement. C’est la situation d’usage qui est visée.
La Commission adopte l’amendement CE 38.
Elle est ensuite saisie de deux amendements identiques CE 31 de M. François Pupponi et CE 6 de Mme Suzanne Tallard.
M. François Pupponi. Nous proposons que les mentions prévues à l’article 184 du Grenelle II figurent sur un film plastique dont le retrait est nécessaire avant l’usage du téléphone.
Mme Suzanne Tallard. La notice présentant les risques liés à certains modes d’utilisation du mobile existe déjà mais personne ne la lit : le but est de rendre ces indications visibles.
M. le président François Brottes. J’espère que vous n’allez pas aggraver le bilan carbone avec une telle disposition !
Mme la rapporteure. Avis favorable. Je remercie les auteurs de ces amendements.
Mme Laure de La Raudière. Quel est l’état d’avancement de la réflexion des instances européennes sur ce sujet ? Ne nous éloignons-nous pas de la réglementation commune en matière de consommation et de distribution ? Est-il bien opportun d’avoir une information spécifique en France alors que les notices sont souvent multilingues et que le conditionnement des appareils a lieu hors de notre pays ? Encore une fois, on ajoute une contrainte alors même que ceux qui cherchent l’information peuvent tout à fait la trouver !
M. le président François Brottes. À l’issue du « Grenelle des ondes », il avait été décidé de rendre obligatoire l’indication du débit d’absorption spécifique (DAS) des téléphones portables. Je ne suis pas certain que cette obligation existait alors chez nos voisins.
Mme Laure de La Raudière. Ce type d’informations était souvent fourni par les opérateurs. Par exemple, lorsque le « kit oreillettes » a été rendu obligatoire, cela n’a fait que sanctionner une pratique déjà mise en œuvre par tous les opérateurs. C’était chose facile à admettre de leur part. En revanche, la disposition qui est proposée ici est extrêmement précise, puisqu’elle prescrit la manière dont l’information doit être fournie et me paraît à ce titre relever du domaine réglementaire. De surcroît, lorsque la loi se perd dans un tel luxe de détails, l’économie en pâtit. Pour l’ensemble de ces raisons, je voterai contre cet amendement.
M. le président François Brottes. On en fait un élément de concurrence active entre les mobiles.
Conformément à l’avis favorable de la rapporteure, la Commission adopte les amendements identiques CE 31 de M. François Pupponi et CE 6 de Mme Suzanne Tallard.
Article 4 : Prévention sanitaire pour une utilisation plus responsable des téléphones mobiles
Elle adopte successivement les amendements CE 41 et CE 42 de la rapporteure.
Puis elle adopte l’article 4 modifié.
Article 5 : Rapport sur un réseau national de téléphonie mobile
La Commission est saisie de l’amendement CE 24 de M. François Brottes.
M. le président François Brottes. Je vous propose de retirer cet amendement et de le réécrire d’ici la séance publique, l’objectif étant de lui conférer une portée plus grande.
L’amendement CE 24 est retiré.
M. le président François Brottes. Étant donné que l’on souhaite donner une ampleur plus importante au dispositif de la mutualisation figurant à l’article 5, il ne me paraît pas plus souhaitable de voter cet article en l’état que d’adopter l’amendement CE 24. Je propose donc que l’on ne vote pas l’article 5 dans sa rédaction actuelle.
Mme la rapporteure. L’article 5 revêt une importance particulière. En effet, une certaine pagaille caractérise l’implantation des antennes relais en France. Cet article a pour objet d’y remédier en confiant au Gouvernement le soin de remettre au Parlement un rapport relatif à l’institution d’un réseau national de téléphonie mobile. Il s’agit, pour reprendre les termes de la proposition de loi, d’un « réseau unique et public dont l’implantation et la gestion seraient gérées par l’État et dont l’exploitation serait confiée aux opérateurs de téléphonie mobile ». C’est une mesure de bon sens, qui poursuit un objectif de simplification. En effet, depuis la privatisation du réseau, chaque opérateur dispose de ses propres infrastructures, ce qui est source de complexité. À l’inverse, dans d’autres secteurs, comme par exemple celui du transport ferroviaire, toutes les sociétés utilisent un même réseau. C’est pourquoi, sans préjuger de son contenu, je pense que ce rapport serait fort utile. Peut-être se dirigera-t-on vers une mutualisation du réseau d’antennes relais ; c’est du moins ce qu’il faut espérer.
M. le président François Brottes. J’étais rapporteur des questions de télécommunications au moment de la privatisation de France Télécom – c’est-à-dire lorsque l’État a cédé sa place d’actionnaire majoritaire. Dans le cadre de ces fonctions, j’ai toujours souhaité que l’on distingue services et infrastructures et que le modèle de RTE puisse prévaloir. Ce projet s’est heurté à de fortes réticences, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’entreprise, y compris de la part des syndicats. Craignant un démantèlement de l’entreprise, beaucoup ont souhaité le maintien de l’ensemble des services existants.
Depuis lors, on a assisté au développement, d’une part, de réseaux d’antennes peu mutualisés, qui n’ont rien à voir avec le réseau filaire de base, d’autre part de réseaux filaires à haut débit, qui recourent à la fibre optique et font appel à de multiples intervenants, y compris des collectivités territoriales. Parallèlement, on constate l’utilisation croissante – j’emploie cette expression à dessein bien qu’elle soit quelque peu simplificatrice – du « financement de la fibre par le mobile ». En d’autres termes, un opérateur peut réinvestir ses bénéfices dans d’autres technologies. Tous les secteurs sont liés, et tout est plus complexe qu’à l’époque que j’ai évoquée.
Nous pourrions donc nous assigner l’objectif d’accroître la dynamique de mutualisation entre les opérateurs actuels, à tous niveaux, pour tout type de technologies, sans attendre la remise d’un prochain rapport. J’ai souhaité que nous retirions l’amendement CE 24 car il nous faut être beaucoup plus ambitieux, dès à présent, sur les secteurs mutualisables. Ce faisant, nous devons également prendre en compte des faits incontournables, à savoir la diversité des sources de financement, qui émanent tant du secteur privé que du secteur public, y compris des collectivités territoriales. Demander un rapport reviendrait à retarder une prise de décision qui doit intervenir sans tarder. Par ailleurs, peut-on prétendre avoir une seule entité de gestion, alors que le contexte actuel se caractérise par la coexistence d’une multitude d’infrastructures ? Commençons par mutualiser – et voyons par la suite si l’on peut parvenir à cette unicité de gestion. Même si l’Autorité de la concurrence reproche parfois aux opérateurs de mutualiser, il s’agit d’une mesure de bon sens, y compris sur le plan économique. Dès lors, je suggère que l’on ne vote pas cet article 5, afin de lui substituer un texte à l’ambition plus marquée.
La Commission rejette l’article 5.
Article 6 : Application de la présente loi à la technologie mobile de quatrième génération
La Commission est saisie des amendements identiques CE 25 de M. François Pupponi et CE 8 de Mme Suzanne Tallard.
Mme la rapporteure pour avis. La suppression de l’article 6 se justifie doublement. D’une part, l’État a pris des engagements vis-à-vis des opérateurs pour le développement de la « 4G », sur lesquels il ne convient pas de revenir par la réalisation d’une étude d’impact préalable. D’autre part, cet article 6 est relié à des dispositions de l’article 1er qui ont été supprimées. Il tombe par conséquent.
Mme la rapporteure. La « 4G » doit être soumise à une étude d’impact avant son déploiement. Même si les licences ont déjà été attribuées, il n’est jamais trop tard pour évaluer l’impact sanitaire d’une technologie. Avis défavorable.
M. Christophe Cavard. J’irai dans le même sens que Mme la rapporteure : l’article 6 est très attendu de toutes celles et ceux qui se préoccupent de l’impact de la 4G sur la santé. Le fait que son déploiement soit imminent ne plaide pas, bien au contraire, pour le retrait de l’obligation de l’étude d’impact : les campagnes de promotion menées par les opérateurs accentuent les inquiétudes de nos concitoyens. Il faut donc maintenir l’étude d’impact, pour rassurer les habitants ou orienter les maires qui auraient à prendre une décision d’implantation sur le territoire de leur commune.
M. François Pupponi. Cet article pose deux problèmes. Un problème de forme : il est rattaché à des dispositions de l’article 1erqui ont été supprimées. Un problème de fond : la 4G est-elle une nouvelle technologie ? De notre point de vue, la réponse est négative. Peut-on par ailleurs stopper le développement de la « 4G » alors que l’Etat a déjà attribué, pour des montants très élevés, des licences à certains opérateurs ? Là encore, cela ne nous semble pas possible. Par ailleurs, s’il ne faut pas rejeter le principe d’une étude d’impact préalable à la mise en œuvre d’une technologie nouvelle présentant des risques pour la santé, une telle étude ne doit pas avoir un effet suspensif, d’autant plus que le délai nécessaire à sa réalisation est incertain.
La Commission a adopté les amendements CE 25 et CE 8 de suppression de l’article 6.
Puis elle adopte les articles 7, 8 et 9.
Titre
La Commission est saisie des amendements identiques CE 30 de M. François Pupponi et CE 9 de Mme Suzanne Tallard.
M. François Pupponi. Cet amendement vise à revenir à un titre plus sobre, « Proposition de loi relative aux ondes électromagnétiques », et de supprimer la notion de « risque », dont l’effet est anxiogène.
Mme la rapporteure. Je propose de sous-amender votre amendement de sorte à obtenir un titre ainsi rédigé : « Proposition de loi relative à l’application du principe de précaution aux ondes électromagnétiques ».
M. le président François Brottes. Faut-il faire référence à un principe juridique dans le titre d’un texte de loi ? Il ne me semble pas que cela relève d’une bonne pratique. Le principe de précaution irrigue l’ensemble de notre droit du fait de sa valeur constitutionnelle.
M. François Pupponi. Par ailleurs, je ne suis pas certain que le principe de précaution soit applicable en l’espèce.
M. le président François Brottes. En effet, comme l’énonce la Charte de l’environnement, le principe de précaution concerne les risques environnementaux et non sanitaires. Y renvoyer alors qu’il ne s’applique pas au sujet traité est problématique.
Mme Laurence Abeille. Je maintiens mon sous-amendement. L’évocation du principe de précaution donne une idée de la volonté politique qui sous-tend cette proposition de loi. Par ailleurs, les problématiques environnementales et sanitaires me semblent indissociables.
M. François Pupponi. Dans l’intitulé de votre proposition de loi, vous faites bien référence au principe de précaution tel que défini par la Charte de l’environnement. Or, son article 5 est très clair puisqu’il énonce que «  Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement (…) » Il n’est nulle part fait mention du risque sanitaire. Existe-t-il une notion similaire dans le code de la santé publique ? Je peux entendre l’intention, mais le cadre juridique ne me semble pas adapté.
M. Christophe Cavard. L’argument juridique que vous invoquez est important. Pour autant, il s’agit d’un point essentiel. Peut-être pourrions-nous laisser le titre en l’état jusqu’à l’examen en séance, afin de parvenir à un accord sur ce sujet entretemps ?
M. le président François Brottes. Je pense pour ma part qu’il serait difficile que le texte adopté par la commission affirme l’existence d’un risque relatif aux ondes électromagnétiques et étende le principe de précaution aux sujets sanitaires.
Mme Barbara Pompili. Je me permets de rappeler que la Charte de l’environnement fait précisément référence à des risques plausibles et incertains et non à des risques avérés. Son article 5 mentionne l’éventualité d’un risque, nous sommes bien dans le champ de l’incertitude scientifique, contrairement à ce qui est suggéré.
M. le président François Brottes. Les contours du principe de précaution restent à définir plus précisément, comme l’ont démontré de nombreux travaux, en particulier, ceux de notre ancien collègue Philippe Tourtelier, au cours de la précédente législature. Si la dimension de ce principe reste floue, il est clair qu’il ne s’applique qu’aux textes portant sur des questions d’environnement, ce qui n’est pas le cas de la présente proposition de loi. Le présent texte renvoi, en effet, à des questions de santé publique. La référence au principe de précaution dans ce domaine n’est donc pas neutre et mérite d’être débattue en séance publique, pourquoi pas par le biais d’un l’amendement de notre rapporteure. L’extension du principe de précaution aux questions de santé ne peut, en effet, se faire au détour du présent texte et doit faire l’objet d’un échange avec le Gouvernement.
M. François Pupponi. Pour aller dans le sens de cette argumentation, je souhaiterais préciser que le titre initial fait expressément référence à la Charte de l’environnement puisque son intitulé est le suivant : « proposition de loi relative à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques ». Or, nous l’avons vu, la Charte ne fait pas référence à un risque sanitaire.
Mme la rapporteure. Bien qu’en désaccord avec les arguments qui viennent d’être développés, je retire ma proposition de sous-amendement. Mon sentiment est qu’il nous reste beaucoup de travail d’ici l’examen de la présente proposition de loi en séance publique. Je reste convaincue que les questions de risques et de prise en compte du principe de précaution sont sous-jacentes à l’ensemble des dispositions que nous avons examinées, comme l’illustre par exemple notre échange sur le port d’oreillettes. Je souhaite que nous parvenions à progresser sur ces points d’ici l’examen du texte dans l’hémicycle.
La Commission adopte les amendements identiques CE 30 et CE 9.
La Commission des affaires économiques a adopté le texte ainsi modifié.
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AMENDEMENTS EXAMINÉS PAR LA COMMISSION
Amendement CE 1 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 1er
Supprimer les alinéas 18 à 24.
Amendement CE 2 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 1er
Supprimer les alinéas 25 à 30.
Amendement CE 3 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 1er
Supprimer l’alinéa 31.
Amendement CE 4 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 2
Supprimer les alinéas 9 à 11.
Amendement CE 5 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 3
Rédiger comme suit l’alinéa 7 :
« 2° Après le mot "composé", la fin du premier alinéa du III est ainsi rédigée :
« "outre du président et de représentants du personnel, de cinq collèges comprenant respectivement :
« "1° des représentants de l’État ;
« "2° des représentants des collectivités territoriales ;
« "3° des représentants des opérateurs de téléphonie ;
« "4° des représentants des organisations interprofessionnelles d’employeurs et des organisations syndicales représentatives des salariés au niveau national ;
« "5° des représentants d’associations agréées de protection de l’environnement et d’associations agréées de défense des consommateurs." »
Amendement CE 6 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Après l’article 3
L’article 184 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement est complété par la phrase suivante :
« Ces mentions figurent sur un film plastique dont le retrait est nécessaire avant tout usage de l’appareil. »
Amendement CE 7 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Après l’article 3
I. L’article L. 5231-3 du code de la santé publique est rédigé comme suit :
« Toute publicité, quel qu’en soit le moyen ou le support, ayant pour but de promouvoir la vente, la mise à disposition, l’utilisation ou l’usage d’un terminal radioélectrique par des enfants de moins de quatorze ans est interdite. »
II. La fin de l’article L. 5231-4 du code de la santé publique est rédigée comme suit :
« est interdite afin de limiter l’exposition excessive des enfants, sauf autorisation préalable par arrêté motivé du ministre chargé de la santé. »
Amendement CE 8 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 6
Supprimer cet article.
Amendement CE 9 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Titre
Intituler comme suit la proposition de loi : « Proposition de loi relative aux ondes électromagnétiques ».
Amendement CE 10 présenté par Mme Suzanne Tallard, rapporteure au nom de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, saisie pour avis :
Article 1er
À l’alinéa 12, substituer aux mots : « d’une liaison wifi », les mots : « d’un accès sans fil à internet ».
Amendement CE 11 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 12, substituer aux mots : « du wifi », les mots : « de cette technologie ».
Amendement CE 12 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 13, substituer aux mots : « du wifi », les mots : « d’un accès sans fil à internet ».
Amendement CE 13 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 14, substituer aux mots : « du wifi », les mots : « de l’accès sans fil à internet ».
Amendement CE 14 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 15, substituer aux mots : « du wifi », les mots : « de l’accès sans fil à internet ».
Amendement CE 16 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 14, substituer au mot : « box », les mots : « les boîtiers multiservices ».
Amendement CE 17 présenté par Mme Suzanne Tallard :
Article 1er
À l’alinéa 15, substituer aux mots : « box Internet », les mots : « boîtiers multiservices ».
Amendement CE 18 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 1er
Supprimer les alinéas 1 à 4.
Amendement CE 19 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 1er
Supprimer les alinéas 5 à 8.
Amendement CE 20 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 1er
Supprimer les alinéas 9 à 15.
Amendement CE 21 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 2
Supprimer les alinéas 1 à 5.
Amendement CE 22 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 2
Supprimer les alinéas 6 à 8.
Amendement CE 23 présenté par M. Daniel Fasquelle :
Article 3
Supprimer les alinéas 1 à 6.
Amendement CE 24 présenté par Mmes et MM. François Brottes, Frédérique Massat, François Pupponi, Marie-Lou Marcel et Suzanne Tallard, rapporteure pour avis :
Article 5
L’article 5 est ainsi rédigé :
« Au d) du I de l’article L. 33-1 du code des postes et des communications électroniques, les mots : « de partage des infrastructures et d’itinérance locale » sont remplacés par les mots : « d’itinérance locale et de partage des infrastructures notamment dans un objectif de leur meilleure insertion dans l’environnement ».
Amendement CE 25 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter, Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Article 6
Supprimer cet article.
Amendement CE 26 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter,. Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Article 1er
Supprimer les alinéas 25 à 30.
Amendement CE 27 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter, Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Article 1er
Supprimer l’alinéa 31.
Amendement CE 28 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter, Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Article 1er
Supprimer les alinéas 18 à 24.
Amendement CE 30 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter, Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Titre
Intituler comme suit la proposition de loi : « Proposition de loi relative aux ondes électromagnétiques »
Amendement CE 31 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, François Brottes, Frédérique Massat, Germinal Peiro, Corinne Erhel, Marie-Lou Marcel, Frédéric Barbier, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Yves Blein, Christophe Borgel, Marie-Hélène Fabre, Christian Franqueville, Daniel Goldberg, Pascale Got, Jean Grellier, David Habib, Razzy Hammadi, Henri Jibrayel, Armand Jung, Philippe Kemel, Jean-Luc Laurent, Michel Lefait, Annick Le Loch, Serge Letchimy, Audrey Linkenheld, Jacqueline Maquet, Kléber Mesquida, Hervé Pellois, Dominique Potier, Patrice Prat, Frédéric Roig, Béatrice Santais, Catherine Troallic, Clotilde Valter, Fabrice Verdier et les membres du groupe SRC :
Après l’article 3
L’article 184 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement est complété par la phrase suivante :
« Ces mentions figurent sur un film plastique dont le retrait est nécessaire avant tout usage de l’appareil. »
Amendement CE 33 présenté par Mmes et MM. François Brottes, François Pupponi, Marie-Lou Marcel et Suzanne Tallard :
Article 2
Rédiger ainsi cet article.
L’article L. 34-9-2 du code des postes et des communications électroniques est ainsi rédigé :
« ArtL. 34-9-2. – I. - Toute personne qui projette d’implanter une installation radioélectrique sur le territoire d’une commune informe le maire de celle-ci de la demande d’accord prévue au I de l’article L. 43 du présent code ou de la demande de permis de construire ou de déclaration de travaux prévus en application du code de l’urbanisme. Le maire peut lui demander de fournir les informations prévues par l’arrêté mentionné au II du présent article lorsqu’elles sont disponibles compte tenu de l’état d’avancement du projet.
« II. - Toute personne qui exploite, sur le territoire d'une commune, une ou plusieurs installations radioélectriques est tenue de transmettre au maire de cette commune, sur sa demande, un dossier établissant l'état des lieux de ces installations. Le contenu et les modalités de la transmission de ce dossier sont définis par arrêté conjoint des ministres chargés des communications électroniques, de la communication, de la santé et de l'environnement.
« III. -  Une commission départementale de concertation sur les installations radioélectriques peut être saisie sur toute question relative à l'implantation ou au fonctionnement de toute installation radioélectrique dans  le département. Le représentant de l’État dans le département peut prescrire la réalisation de mesures des champs électromagnétiques dans les conditions prévues à l’article L. 1333-21 du code de la santé publique.
« Cette commission participe également à la concertation et au dialogue entre les différentes parties prenantes. Elle assure notamment l’information des collectivités territoriales concernant les modalités d’implantation des installations radioélectriques, l’état des connaissances scientifiques sur effets éventuels sur la santé de l’exposition aux champs électromagnétiques. Elle rend un avis concernant les modalités d’insertion d’une antenne dans l’environnement.
« La commission départementale de concertation sur les installations radioélectriques, présidée par le représentant de l'État dans le département, est composée de représentants des collectivités territoriales, d’exploitants d’installations radioélectriques, de représentants des services de l'État en charge de la santé, de l'environnement et des communications électroniques, ainsi que de représentants des associations agréées de protection de l’environnement, de consommateurs  et d’usagers du système de santé et des fédérations d’associations familiales mentionnées à l’article L. 211-2 du code de l’action sociale et des familles. Ses membres exercent leur fonction à titre gratuit.
« La composition et les modalités de fonctionnement de la commission sont précisées par décret. »
Amendement CE 34 présenté par Mmes et MM. François Pupponi, Suzanne Tallard, Frédérique Massat et Mme Marie-Lou Marcel :
Article 3
Compléter cet article par l’alinéa suivant :
« II. – Dans un délai de neuf mois à compter de la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport précisant l’impact de la mise en œuvre du principe de sobriété maximale d’émission ou d’utilisation d’une technique alternative permettant d’atteindre une qualité de service satisfaisante.
Amendement CE 37 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Avant l’article 2
Il est inséré dans le code des postes et télécommunications un article L. 34-9-3 ainsi rédigé :
« Article L. 34-9-3 -  Dans chaque commune ou établissement public de coopération intercommunale, une commission d’information et de suivi sur les antennes relais examine annuellement les résultats des mesures réalisées en application de l’article L. 34-9-1. Ses séances sont publiques. Ses conclusions sont présentées au conseil municipal ou communautaire. Elle est consultée sur les schémas de déploiement présentés par les opérateurs.
« La commission d’information et de suivi sur les antennes relais, sous la présidence du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale, se compose d’élus municipaux ou communautaires, de représentants d’exploitants des réseaux, de membres des services de l’État concernés ainsi que de représentants d’associations de protection de l’environnement et de défense des consommateurs. Ses membres exercent leur fonction à titre gratuit. »
Amendement CE 38 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Après l’article 3
Insérer dans le code de la santé publique, après l’article L. 5232-1, un article ainsi rédigé :
« Art. – L. 5232-1-1. Est interdite toute publicité, quel que soit son moyen ou son support, ayant pour but la promotion de l’usage d’un téléphone mobile sans accessoire permettant de limiter l'exposition de la tête aux émissions radioélectriques. »
Amendement CE 39 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Après l’article 3
Insérer dans le code de la santé publique, après l’article L. 5232-1, un article ainsi rédigé :
«Art. – L. 5232-1-1. - Les messages publicitaires télévisés ou radiodiffusés en faveur de terminaux radioélectriques, émis et diffusés à partir du territoire français et reçus sur ce territoire, doivent contenir une information à caractère sanitaire. La même obligation d'information s'impose aux actions de promotion de ces terminaux.
« Les annonceurs peuvent déroger à cette obligation sous réserve du versement d'une contribution au profit de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. Cette contribution est destinée à financer la réalisation et la diffusion d'actions d'information et d'éducation sanitaires sur l’exposition aux ondes électromagnétiques, notamment dans les médias concernés ainsi qu'au travers d'actions locales.
« La contribution prévue à l'alinéa précédent est assise sur le montant annuel des sommes destinées à l'émission et à la diffusion des messages visés au premier alinéa, hors remise, rabais, ristourne et taxe sur la valeur ajoutée, payées par les annonceurs aux régies. Le montant de cette contribution est égal à 1,5 % du montant de ces sommes.
« Les modalités d'application du présent article, et notamment les conditions de consultation des annonceurs sur les actions de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, sont déterminées par décret en Conseil d'État pris après avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé et après consultation du Bureau de vérification de la publicité. »
Amendement CE 40 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Article 2
Compléter l’alinéa 6 par une phrase ainsi rédigée :
« Le maire de la commune informe de ces décisions l’Agence mentionnée à la section III du chapitre Ier du Titre II du Livre II du code des postes et des communications électroniques. »
Amendement CE 41 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Article 4
Substituer, aux deux occurrences du mot : « protection », le mot : « prévention ».
Amendement CE 42 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Article 4
À l’alinéa 3, après le mot : « remise », insérer les mots : « par l’opérateur ».
Amendement CE 43 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Article 2
Compléter l’alinéa 5 par une phrase ainsi rédigée :
« Le maire de la commune transmet les informations jointes à la demande de permis de construire à l’Agence mentionnée à la section III du chapitre Ier du Titre II du Livre II du code des postes et des communications électroniques. »
Sous-amendement n° CE 44 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure, à l’amendement n° CE 5 :
Article 3
À l’alinéa 3 de cet amendement, substituer aux mots : « et de représentants du personnel », les mots : « , de représentants du personnel et de représentants des administrations, notamment de celles qui sont attributaires de bandes de fréquences, du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, ».
Amendement CE 45 présenté par Mme Laurence Abeille, rapporteure :
Article 1er
Après l’alinéa 15, insérer un alinéa ainsi rédigé :
« 5° Sur tout terminal radioélectrique équipé de la technologie femtocell, établissant une liaison entre un réseau mobile et un réseau filaire au moyen d’une station de base miniature, celle-ci est désactivée par défaut. »
Amendement CE 47 présenté par M. François Brottes :
Article 1er
Supprimer les alinéas 5 à 8.
Membres présents ou excusés
Commission des affaires économiques
Réunion du mercredi 23 janvier 2013 à 17 h 30
Présents. - Mme Laurence Abeille, M. Frédéric Barbier, M. Christophe Borgel, M. François Brottes, Mme Jeanine Dubié, Mme Corinne Erhel, Mme Marie-Hélène Fabre, M. Jean Grellier, Mme Laure de La Raudière, Mme Audrey Linkenheld, Mme Frédérique Massat, M. Hervé Pellois, M. François Pupponi, Mme Béatrice Santais, M. Éric Straumann, M. Jean-Marie Tetart, Mme Clotilde Valter, M. Fabrice Verdier
Excusés. - Mme Marie-Noëlle Battistel, M. Joël Giraud, M. Daniel Goldberg, Mme Anne Grommerch, M. Thierry Lazaro, M. Dominique Potier, M. Bernard Reynès
Assistaient également à la réunion. - M. Christophe Cavard, Mme Barbara Pompili, Mme Suzanne Tallard